Les 5 travaux de François Trinh-Duc pour rejouer avec le XV de France

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Thibault Perrin
Publié le 10 janvier 2014 à 12:45 - Mis à jour le 28 mars 2019 à 22:35
Temps de lecture : 4 minutes

Comment François Trinh-Duc peut-il rejouer avec le XV de France ?

En février, cela fera un an que François Trinh-Duc n'a pas été titulaire avec le XV de France. Que doit-il changer pour faire à nouveau partie des plans de PSA ?

A la fin du mois de février, cela fera un an que François Trinh-Duc n'a pas été titulaire avec le XV de France. C'était face à l'Angleterre à Twickenham. Un match perdu par la France (23-13) que le Montpelliérain n'avait même pas joué entièrement (sortie à la 52e minute). International à 48 reprises depuis juin 2008, Trinh-Duc avait su séduire le prédécesseur de Philippe Saint-André. Lequel ne semble aujourd'hui plus porter l'ouvreur dans son cœur. Absent des deux dernières tournées en 2013, FTD n'a cependant pas tiré un trait sur l'équipe de France. Que doit-il changer ou améliorer pour faire à nouveau partie des plans du sélectionneur ?

1. Enlever l'étiquette du mauvais joueur au pied

Interrogé par le Figaro, FTD a indiqué avoir appelé PSA suite à l'annonce des 30 joueurs retenus pour le Tournoi des 6 nations. Celui-ci lui aurait dit qu'il n'était pas loin et « ça s'était joué à pas grand-chose » entre Rémi Talès, Jules Plisson et lui. Est-ce leur jeu au pied qui a fait la différence alors que de plus en plus de demis de mêlée tiennent le rôle de buteur ? À l'heure actuelle, aucun de ces trois joueurs n'est le buteur principal de son équipe (Paillaugue et Pélissié au MHR, Dupuy et Porical au Stade français, Kockott au CO). Seulement voilà, Trinh-Duc part avec un handicap : une étiquette de mauvais joueur au pied. « Je traîne cette étiquette depuis le début de ma carrière et je la traînerai jusqu'à la fin. Quand tout va bien, mon jeu correspond ; quand je loupe un match, on pointe aussitôt mon jeu au pied. »

Depuis des années, il travaille particulièrement sa technique en dehors des heures d'entraînement avec un coach particulier qui « n'est pas un rugbyman » et selon « une autre approche ». Il a observé quelques progrès cette année. FTD a d'ailleurs inscrit 5 drops depuis le début de la saison contre trois pour Plisson et zéro pour Talès. « C'est dur de décoller une étiquette », confie le joueur. D'autant plus que les gens ont tendance à ne se souvenir que des échecs. Comme en 2012 face à l'Angleterre lors du 6 nations.

2. Arrêter de penser à son avenir professionnel

Si aujourd'hui François Trinh-Duc n'est pas le premier choix de PSA, il n'en reste pas moins un titulaire indiscutable à son poste sous les ordres de Galthié. Un statut d'ouvreur international qui fait de lui un joueur convoité par les autres clubs en 2013, comme le confirme Jérôme Lollo, agent de joueurs au Journal d'Ici : « Deux joueurs en fin de contrat ont fait bouger les choses : Steffon Armitage et François Trinh-Duc. » Quand on sait désormais que les négociations pour les joueurs à qui il reste un an de contrat ont déjà démarré, on se dit qu'en tant qu'international, Trinh-Duc a dû être énormément sollicité. Un environnement pas forcément propice à la performance. D'autant plus que les buteurs et les ouvreurs, au même titre que les piliers droits, sont les plus recherchés sur le marché. Désormais fixé sur son avenir, il va pouvoir se concentrer pleinement sur son jeu.

3. Jouer dans un club en forme

Sans faire injure au talent de Jules Plisson et de Rémi Talès, si ces deux joueurs ont été retenus par PSA c'est en partie parce que leur club respectif carbure en championnat. Le Stade français est deuxième du Top 14, le CO troisième. Quant au MHR, il pointe au 7e rang, éjecté des places qualificatives par le FCG, avec seulement trois victoires en dix matchs (Top 14 et H Cup réunis). En France, les ouvreurs n'ont que très peu le droit à l'erreur. « Pour avoir parlé avec certains de mes prédécesseurs, c'est vrai que cela fait partie de l'héritage du poste. Le numéro 10 est sous le feu des critiques quand tout va mal. C'est le jeu. » On peut donc imaginer que si Montpellier marche mieux à l'avenir, FTD pourrait très bien revenir sous le maillot bleu. Intercepté face au RCT (comme à l'aller), il doit cependant encore travailler.

Crédit vidéo : Canal+

4. Enlever l'étiquette de Bambi

François Trinh-Duc semble avoir également compris quelque chose : s'il veut à nouveau porter le maillot de l'équipe de France, il va devoir se montrer plus dur. « Je suis encore loin de la fin de ma carrière. Ce n'est pas parce que je ne suis pas pris actuellement en équipe de France que ma carrière internationale est terminée. J'ai encore de belles années devant moi. Je vais me tuer au travail pour revenir plus fort. » Un discours qui tranche radicalement avec celui qu'il avait tenu il y a de cela deux ans alors que Marc Lièvremont l'avait quelque peu écorché dans son livre en parlant de lui comme quelqu'un de « mou, qui grommelle et baisse la tête en attendant que ça passe ».

5. Nous ressortir une bonne action de génie

Revanchard et travailleur, il ne manque finalement à FTD qu'un match de référence ou bien une action remarquable pour le remettre sur les bons rails. « François est à mon sens le joueur français le plus talentueux au poste de demi d'ouverture, capable à tout moment de faire la différence, d'apporter du génie », raconte Marc Lièvremont dans son bouquin. En octobre 2012, l'ouvreur international avait donné raison à l'ancien sélectionneur avec une action magistrale face à Sale : coup de pied par-dessus pour lui-même, et magnifique passe dans le dos pour son coéquipier après avoir fixé deux défenseurs anglais. Le genre de performance qui peut faire la différence quand on sait qu'une sélection se joue « à pas grand-chose ».