Le combat de Marc Caumont pour rejouer au rugby malgré la perte d'un oeil
Le combat de Marc Caumont pour rejouer au rugby. / Crédit Photo : Andy Barréjot
Comme Florian Cazenave, ancien joueur de l'USAP, Marc Caumont, ancien capitaine de Saint-Lary-Soulan, se bat pour rejouer au rugby malgré la perte d'un œil.
L'histoire fait penser à celle de Florian Cazenave, ancien joueur de l'USAP, désormais contraint de jouer en Italie suite à la perte accidentelle de son œil gauche lors de l'été 2013. Mais contrairement à lui, Marc Caumont n'a ni la notoriété ni les contacts nécessaires pour faire bouger les choses, et surtout il ne veut pas s'exiler de l'autre côté des Alpes pour pouvoir à nouveau évoluer sur le terrain en-dehors des entraînements. Car c'est désormais cela le quotidien de l'ancien capitaine de l'équipe de Saint-Lary-Soulan (Fédérale 3) depuis son incident voilà près d'un an. « Ma vie a basculé ce 12 janvier, confie le troisième-ligne aurois via sa page Facebook. Ce jour-là mon œil droit a été perforé par un joueur de l'équipe adverse lors d'une rencontre à Navarrenx contre le club local. » Il évoque un match rugueux, un maul pénétrant initié par les siens et une défense féroce des adversaires désireux de ne pas perdre. « Mais pas plus. Je ne sais pas si c'est volontaire... » Selon La Dépêche, une enquête est en cours, mais elle ne lui rendra pas son œil droit perforé comme l'a confirmé un scanner passé aux urgences de Pau.

Pour sauver son œil, Marc a du se faire opérer d'urgence. Trois autres opérations se sont ensuite s'enchaînées jusqu'en juillet où on lui a éviscèré l'œil pour enfin lui mettre en place une prothèse. « Ce jour-là, la seule chose qui m'a permis de tenir, est l'espoir qu'un jour grâce aux nouvelles techniques, je pourrais enfin rejouer et reprendre ma passion. » À l'heure actuelle, une solution existe, les rugby goggles. Un masque qui a notamment permis à Florian Cazenave de retrouver le chemin des terrains. Marc Caumont s'en est également procuré pour retrouver ses coéquipiers mais seulement à l'entraînement. « J'ai peur de jouer sans protection. Le moindre coquart où l'on se retrouve avec l'œil fermé et je serai aveugle pendant une semaine. Mon ressenti est indescriptible, un plaisir immense de refouler la pelouse ». Aussi a-t-il décidé de faire sa demande de licence de joueur « comme n'importe qui » après avoir notamment contacté le néo-Italien et reçu l'autorisation de son médecin. Mais cette dernière a été rejetée car en France, il est interdit de pratiquer le rugby en compétition dès lors qu'on a perdu un organe pair (reins, yeux).

Un coup dur pour ce passionné du ballon ovale qui n'a cependant pas abdiqué. « Quand tu tombes de cheval, tu remontes. Pour moi, c'est pareil avec le rugby. J'ai eu des moments de colère où j'en voulais à la terre entière. Mais ma lutte pour retrouver les terrains m'aide à apaiser les choses. » Malgré l'inquiétude légitime de son entourage, il a décidé de se battre en lançant une pétition afin que les lunettes de protection, homologuées par Word Rugby (l'IRB), reçoivent l'aval de la fédération française de rugby comme cela a pu être le cas en Irlande et en Italie. « Même si je savais qu'on me refuserait la licence, je ne comprends pas pourquoi on l'accepte en Italie, en Irlande ou ailleurs. J'ai cru comprendre que c'était à cause d'une histoire d'assurance. Là-bas, les assurances demandent moins. C'est encore une fois une histoire d'argent. »

C'est via une pétition qu'il espère faire bouger les choses. « Je l'ai envoyée à des joueurs et j'attends d'avoir assez de retours des clubs pour aller voir le Comité. S'ils me soutiennent, j'irai toquer à la porte de la Fédération à Paris. » Laquelle pensait sans doute en avoir terminé avec cette histoire de masque avec le départ de Florian Cazenave. « Moi je ne connais personne à l'IRB alors je fais avec les moyens du bord. L'histoire aurait été différente si Cazenave jouait dans un club qui affrontait une équipe française en Coupe d'Europe, mais ce n'est pas le cas. Il faut se montrer patient. » Cette pétition, c'est sa « dernière chance, je joue ma carte à fond ».
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J'ai joué 25 ans avec un oeil alors...

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