Fédérale 1 - Comment Dijon s'est invité dans la cour des grands
Renaud Gourdon, à droite, accompagné de son président Philippe Verney.
Nous sommes allés à la rencontre être de Renaud Gourdon, actuel manager et entraîneur du Stade Dijonnais.

L'ex-entraîneur de Soyaux Angoulême qui a mené les Angoumoisiens de la Fédérale 2 à la Pro D2 fait des miracles à Dijon depuis le début de saison. Aujourd'hui, le Stade Dijonnais a remporté sept victoires en autant de journées de championnat, glanant la première place de la poule 4 de Fédérale 1 avec 5 points d'avance sur son dauphin, Bourgoin-Jallieu. Rencontre.

Très beau début de saison, personne ne vous attendait à ce niveau. Y a-t-il une explication dans la préparation ? Un déclic ?

Pour répondre à cette question qui est légitime, il faut revenir à la genèse. D'abord il y a deux ans j'ai repris un club qui a fini relégable en Fédérale 2 et s'est maintenu en Fédérale 1 suite à la refonte du championnat. Ensuite, consécutivement à une mauvaise gestion, le club s'est vu amputé de 8 points à la reprise du championnat la saison passé avec également une masse salariale contrôlée à 20% contrairement au 30% autorisé pour les autres clubs : ce qui est très lourd comme sanction. 

Cela a permis de mettre tout à plat et de repartir sainement. Le club a terminé 8e la saison passée et s'est ainsi reconstruit sur des cendres et dans la douleur. Ce qui fait certainement une de nos forces aujourd'hui. Par la suite, nous avons travaillé très dur pour remonter la pente, et devenir performant en Fédérale 1 avec un modèle de fonctionnement basé sur le travail, le plaisir et la volonté de progresser au quotidien. La chance et le hasard n'existent pas et le talent sans travail ne mène nulle part.

Actuellement, bien que nous ayons bien débuté, nous n'avons encore rien gagné et nous sommes conscients qu'il nous reste encore beaucoup de travail pour faire partie des meilleurs. Et c'est à la fin du bal qu'on paye les musiciens.

Y a-t-il eu du changement dans l'effectif ?

En deux saisons le groupe a été modifié de façon importante pour constituer un collectif compétitif axé sur nos jeunes et l'apport de joueurs extérieur, dont la priorité principale est de s'investir dans un projet ambitieux. Ces garçons sont arrivés avec beaucoup d'enthousiasme et d'appétit. L'état d'esprit était au coeur du recrutement. Nous avons aujourd'hui un groupe sain et qui s'investit pleinement.

Avec le bassin du pôle, une équipe de TOP 14/PRO D2 pourrait être alignée avec Camille Chat, Lapandry, Parra, Lambey, Cordin, Maty, Le Gal, etc.

On parle peu de la formation dijonnaise, est-ce un travail en amont qui paie aujourd'hui ?

La formation au Stade Dijonnais est au cœur du projet sportif. Le club a créé son centre d'entraînement il y a 5 ans et labéllisé FFR depuis 4 ans. Cette structure nous permet de conserver au club des jeunes potentiels du bassin qui avant allaient se "perdre" en espoir des clubs professionnels sans réelle chance de réussir. Il y a toujours eu des joueurs en équipe première issus de la formation du club. Le travail autour de la jeunesse a été renforcé et commence à vraiment porter ses fruits. L'exemple des Teulière-Balandrade qualifiés en phase finale FFR et les espoirs fédéraux en finale du 2e niveau. Avec le bassin du pôle, une équipe de TOP 14/PRO D2 pourrait être alignée avec Camille Chat, Lapandry, Parra, Lambey, Cordin, Maty, Le Gal, etc.

La PRO D2 beaucoup en parle, mais peu y accèdent...

Pourquoi la Bourgogne explose-t-elle depuis quelques années entre Nevers, Beaune, Macôn et maintenant vous ?

La Bourgogne a toujours été bien représentée sur l'échiquier nationale. Il y a toujours eu des joueurs à fort potentiel, mais les clubs n'étaient pas prêt pour leur offrir une opportunité de les conserver. La différence ces dernières années est que les clubs se donnent les moyens (financiers et sportifs) pour être très compétitif. La route est encore longue, mais ce ne serait pas utopique de se dire que d'ici quelques années Nevers sera en TOP 14 et qu'un autre club bourguignon soit en PRO D2.

La PRO D2, vous en parlez ?

La PRO D2 beaucoup en parle, mais peu y accèdent... 2 places sur 48. Quand j'étais à Angoulême, nous n'en parlions pas et nous y sommes montés en 2 ans. Nous travaillons d'abord pour faire partie des meilleurs de notre catégorie et si un jour cela se présente, nous assumerons. Pour nous, c'est plutôt "fil rouge" qu'"arlésienne".

Le groupe a l'air de bien s'entendre sur et en dehors du terrain, est-ce une raison de sa réussite ?

C'est un tout et il semble évident qu'il est préférable de bien s'entendre. Mais le moteur reste le travail. Quand chaque acteur rempli sa part du contrat les choses sont plus simples. Maintenant, j'attends de voir comment va se comporter le groupe à la première tempête. Même si je reste persuadé qu'ils resteront soudés et volontaires.

Pour un joueur qui souhaite venir à Dijon, comment le convaincre ?

Si tu aimes le sport : le Dijon Football Côte-d'Or est en Ligue 1, tout comme le JDA en basket et l'équipe de handball en D2. Si tu aimes la gastronomie et aussi le vin, c'est l'endroit où il faut être. Enfin pour information, Dijon est classée 7e ville la plus attractive de France avec 400 000 habitants dans l'agglomération. 

Le meilleur reste à venir pour Dijon qui attaque un bloc de trois matchs déterminant face à ses concurrents directs : Nice, Hyéres-Carqueiranne et Bourgoin-Jallieu.

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Un point de vue d'un supporter pour contrebalancer, si besoin, ce portait 'achement idilique ?
Car une équipe de fed qui explose si rapidement, qui parle de ProD2 ou de Top14, c'est une équipe qui a vu rentrer beaucoup d'argent, qui a complètement modifié son effectif avec de contrats lucratifs, et qui risque de se casser la gueule aussi vite qu'elle est montée.

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