ECOSSE - Tommy Seymour, quelque chose en lui de Tennessee
Tommy Seymour, à droite, pose avec les deux joyaux de la couronne écossaise : Stuart Hogg et JK Rowling.
L'ailier a grandi aux Etats-Unis, à Dubaï et en Irlande du Nord. Il aurait pu jouer pour l'Angleterre. Mais c'est avec l'Ecosse qu'il défie le XV de France, ce samedi.

Avril 2017. Le monde du rugby britannique (et irlandais) retient son souffle. Quatre ans après une tournée victorieuse en Australie, les Lions repartent à l’aventure. Direction la Nouvelle-Zélande, pour un affrontement en trois manches qui promet d’être le sommet rugbystique de la décennie. Première étape ? La liste de joueurs dévoilés par Warren Gatland. De retour au premier plan sous l’ère Cotter, l’Ecosse sera pourtant la nation la moins représentée : seuls deux joueurs sont convoquées par le Néo-Zélandais. Sans surprise, Stuart Hogg est l’un deux. Le second ? Ni Finn Russell, Greig Laidlaw, WP Nel ou l’un des frères Gray. Mais Tommy Seymour, ailier de Glasgow.

Peu médiatique, Seymour ? Qui suit le rugby des Highlands est finalement assez peu surpris de le retrouver en compagnie de Daly, North, Nowell, Watson ou Williams, les références au poste sur le continent. Et Seymour justifie d’ailleurs la confiance placée en lui. S’il ne dispute aucun des trois test-matchs face aux All Blacks, l’Ecossais termine meilleur marqueur des Lions sur l’ensemble de la tournée avec trois essais face aux Highlanders et aux Hurricanes.

Seymour, le citoyen du monde

Né aux Etats-Unis le 1er juillet 1988, Seymour grandit à Nashville, dans le Tennessee. Musique country, poulet frit, barbecue et Jack Daniel’s (avec modération) : il y a pire comme enfance. Le petit Tommy n’a que 9 ans au moment de quitter le pays de l’Oncle Sam, et doit de toute façon attendre avant de goûter le célèbre whisky local. Reste-t-il en lui quelque chose de Tennessee ? Pas sûr. Au moment de se faire bizuter pour son premier essai en équipe nationale, le tube Thrift Shop de Macklemore est préféré à celui de Johnny. Et à vrai dire, Seymour était sans doute plus proche de choisir un tube de U2 ou des Cranberries…

Parce que les Hallyday sont inconnus outre-Manche ? Surtout parce qu’après un passage de dix-huit mois à Dubaï, Seymour s’installe en… Irlande du Nord. C’est là-bas qu’il tâte le ballon ovale pour la première fois, à l'âge de 12 ans. Et le gamin est doué : la Down High School est déjà loin quand il intègre l’académie de l’Ulster et porte pour la première fois le maillot de… l’Irlande, en U19. Un choix logique en faveur du XV du Trèfle, le pays qui l’a vu grandir rugbystiquement ? Le solide ailier (1,83m, 95 kilos) avait en tout cas le choix, avec un père anglais et une mère écossaise. United Colors of Seymour.

Sur les traces de maman… et du record ?

Seulement, l’appel du Chardon se fait plus fort. L’Ulster va en fait lancer sa carrière… en le libérant malgré des débuts professionnels en 2010/2011 (7 matchs de Pro 12 ; 1 essai). Seymour trouve un point de chute chez les Warriors de Glasgow, la ville où a grandi maman. “Quand j’ai déménagé en Ecosse, ça n’avait rien avoir avec mon futur international, confiait-il en 2013 au Daily Mail. Pas au début, en tout cas. Je savais que j’étais sélectionnable, que c’était quelque chose que les journalistes évoqueraient. Aller à Glasgow, c’était essayer de me construire une carrière en club. C’est la meilleure décision que j’ai jamais prise, et ça a payé.

6 Nations 2019 - Ecosse : Sean Maitland, l'aventure d'un Kiwi dans les Highlands

Aujourd’hui, Seymour est l’un des cadres de la sélection, et forme avec Sean Maitland un doublette des plus redoutables… En l’absence de Jones, Hogg ou Russell, il sera l’une des principales armes offensives écossaises, lui qui compte 19 essais en 48 sélections. Soit le quatrième meilleur marqueur de l’histoire du XV de Chardon derrière Ian Smith (24), Tony Stanger (24) et Chris Paterson (22). Un record dont il voudra sûrement se rapprocher ce samedi, sur la pelouse du Stade de France. Attention les Bleus : Seymour, c’est de l’amour, de l’envie, et “une force qui le pousse vers l’infini”.

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  • Kad Deb
    37688 points
  • il y a 5 ans

Beau parcours. Ça fait donc encore un joueur écossais pas du tout formé en Écosse.
Et petite précision géographique pour Clément en passant, le cœur du rugby écossais n'est pas dans les Highlands au nord mais dans les Lowlands au sud (Edimbourg, Glasgow, Borders). Je sais bien que l'image du guerrier des Highlands en kilt est plus évocatrice mais c'est un cliché pour ce qui concerne le rugby...

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