DOSSIER. L'après Coupe du monde pour le XV de France : #3 - Le Top 14 et la formation des jeunes
XV de France : la formation et le Top 14 en cause ?
Le Top 14 et la formation des jeunes sont-ils en cause dans la crise que traverse le XV de France ? Découvrez notre débat.
Le rugby français est en crise (c) et il est temps d'analyser les raisons... tout en essayant de trouver des solutions. L'équipe du Rugbynistère installe le débat sous forme d'une discussion à laquelle vous êtes les bienvenus. Après Philippe Saint-André et la Fédération, place au Top 14 et à la formation des jeunes.
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La formation

Maxime : Le sujet suivant, c'est la formation française. Pour moi c'est le problème n°1. On prend régulièrement 50 points contre les Blacks en Coupe du monde U20, c'est le symbole que ça ne tourne pas rond. On est en grande difficulté depuis des années au niveau des équipes de France jeunes et c'est logique de retrouver ces problématiques plus haut. Les compétitions des jeunes talentueux sont de mieux en mieux organisées avec un gros travail en pôles régionaux et pôle France mais les lacunes techniques sont encore trop grandes.
Clément : Que faire pour changer ça ?
M : Il y a une culture très forte de "d'abord l'école et le rugby ensuite" dans les cursus de joueurs de haut niveau pour ne pas finir comme le football et avoir des gamins bien instruits. C'est formidable. Sauf que tu bosses beaucoup moins la MUSCUUU et la technique individuelle que dans les pays qui dominent le rugby moderne.
Thibault : C'est tout à fait ça !
M : Tous les coachs du Top 14 le disent : ils sont impressionnés par la capacité de travail des joueurs étrangers qui intègrent le championnat. Les jeunes français se font-ils assez mal ? On a conscience des lacunes des joueurs français. Les meilleurs passent par le rugby à VII pour briller à XV ensuite (Savea, Cordero...). Les pôles travaillent de plus en plus le seven mais les jeunes joueurs ne font pas de compétitions de haut niveau car la culture est peu présente.
T : Est-ce que les formateurs sont assez bons pour les pousser aussi ? Il n'y a pas que les joueurs qui sont en cause.
M : Les formateurs français sont reconnus sur la planète entière. Rugby Europe et World Rugby en prend régulièrement et ça bosse mais ils ont pas les libertés des autres pays pour les pousser à bout les gamins au nom de "l'équilibre de l'enfant".
C : Le 7 est en pleine promo, avec une nouvelle génération olympique. L'an passé, j'étais au Hinton et la catégorie des pôles allait à 2000 ! Le problème, c'est qu'un gamin rêvera toujours plus du Top 14 plus que du 7, même si les exemples de Valleau ou Gracbling sont là pour prouver le contraire.
M : Ça allait à 2000 face aux Blacks ? Non. Ça allait à 2000 à Tours
Nicolas : Je ne sais pas si sacrifier des gosses pour en faire briller d'autres, c'est vraiment être en avance. Je pense que c'est plutôt une question d'équilibre, et qu'on est dans l'excès des deux côtés. Un gamin qui se blesse et ne peut plus jouer, ne fait plus d'études, il fait quoi ? dans le sud on s'en fout.
M : Au rugby on se refuse d'être dans cette politique, qui fait penser au foot. Mais tu te mets en retard.
C : C'est toujours l'éternel débat du rugby enseigné au lycée, ou très tôt dans les écoles. Ce n'est pas notre culture. Il y aussi le fait qu'en Nouvelle-Zélade, on s'entraîne par catégorie de poids et non d'âge.
M : Une piste intéressante pour développer les joueurs techniquement.
Riwan : Est-ce que c’est vraiment un problème tout ça ? Les Argentins sont presque tous des fils issus de la bourgeoisie avec un bon niveau d’études, je crois qu’en Angleterre les joueurs sont aussi souvent issus d’universités.


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Le temps de jeu des jeunes

C : On est mauvais en U20 - pas dans le 6 nations, certes, mais en CDM - mais je trouve qu'on tape trop facilement sur la formation ! Franchement, quand on fait jouer les jeunes à haut niveau, est-ce qu'ils sont largués ? Non ! Il y a tellement d'exemples. Antoine Dupont (Castres Olympique) joue régulièrement, il est très fort. Fickou ? Il a joué très jeune, il a explosé, et il est déjà en EDF ! Teddy Thomas a beaucoup joué avec le BOPB et le Racing, lui aussi s'est montré au niveau. Prenez Jedrasiak, qui s'installe à Clermont : tout le monde le veut chez les Bleus ! J'oublie Yacouba Camara, Baptiste Serin... Quand ils jouent, les jeunes sont bons. Seulement, il n'y a qu'une poignée qui a sa chance.
M : Oui, mais si les générations ne sont déjà pas bonnes et brillent quand même en Top 14, on continuera de prendre des branlées dans le sud. Ils seront toujours en-dessous.
C : Je ne suis pas d'accord. Ils n'ont que 20 ans, vont progresser... Et en EDF, il n'y aura jamais 30 mecs nés la même année. Ce sont les meilleurs de chaque génération.
R : Ce qui est sûr, c'est qu’ils auront plus de chances d’être bons au niveau international s’ils jouent en Top 14 dès 20 piges.
M : C'est vrai que Serin est très bon. Mais un jeune All Black ne serait-il pas aussi bon à sa place ?
C : C'est pas le débat ! C'est de se dire : si Serin le fait à l'UBB, pourquoi d'autres ne le feraient pas ailleurs ?
N : +1
R : Après, pour revenir sur Dupont, c’était un phénomène à 17 ans déjà.
M : Sauf exceptions, on est loin des potentiels des baby blacks.
C : D'accord, mais au delà des phénomènes, je suis sûr qu'on peut avoir des mecs qui sortent de nulle part. Exemple concret : Ollivon n'a jamais joué en EDF chez les jeunes. Ni Etrillard. Bayonne leur donne du temps de jeu : ils ont explosé !
M : Oui, +2 ! Mais des mecs qui n'ont pas été dans le radar fédéral c'est ultra rare.
C : Par contre, des mecs qui sont dans le radar fédéral mais qui finissent à jouer en Fed 1, c'est moins rare.

Le Top 14

R : Après, le problème des clubs : tu fais confiance à un jeune qui va apprendre ou tu vas chercher le n°3 des Crusaders qui va potentiellement être bon de suite. Quand tu vois que Brock James était un inconnu chez lui et qu’il a été le meilleur 10 du Top 14 pendant quelques années, ça incite peut-être à aller chercher pas cher et efficace ailleurs.
M : Les clubs anglais récompensent financièrement les clubs qui font jouer les mecs formés chez eux. C'est suffisant, nécessaire ?
C : Peut-être pas suffisant, mais nécessaire.
R : J’ai souvent lu que le championnat espoir était très faible, peut-être qu’il y a quelque chose à réformer à ce niveau ?
M : Aujourd'hui on fait du répressif avec un nombre obligatoire de JIFF, mais on manque de courage car les présidents de clubs ne veulent pas qu'on en impose plus. La main d'œuvre est bien plus coûteuse. C'est à la FFR de taper du poing sur la table pour imposer toujours plus de JIFF ou bien proposer un système incitatif ?
T : A partir de 2017, il sera demandé aux clubs d'aligner un nombre minimum de 12 JIFF sur chaque feuille de match pour percevoir l'intégralité des droits TV/marketing.
C : Ça fait quand même 11 étrangers potentiels sur la feuille de match ! Je crois qu'il ne faut pas imposer de JIFF mais bien un quota de joueurs étrangers dans les clubs. 7 maximum chez les pros ? L'incitatif ça ne marche pas , et les mecs font tout pour détourner ! Quand tu vois le nombre de joueurs supplémentaires / joker médicaux dans l'année... que des étrangers !
R : Au niveau des lois, je ne pense pas que ce soit possible.
M : Non, c'est impossible ! C'est contre le droit du travail français. On ne doit pas différencier le travailleur européen ou qui rentre dans les accords de Cotonou. Autre question : la FFR doit-elle arrêter de filer l'agrément à la LNR et reprendre la main sur la compétition ?
T : Ça faciliterait peut-être les choses.
N : Et ça résoudrait des problèmes ! Fini les guéguerres, et on parle enfin d'intérêt du rugby.
C : Et elle propose quoi derrière, la FFR ?
M : Elle fixerait des règles drastiques de joueurs à mettre sur la feuille de match. Elle serait la seule maître à bord. Ce n'est pas sans risque puisque des clubs peuvent se former une ligue fermée à côté, pour faire de l'argent et du spectacle.
R : Le mieux, ce serait que les présidents du Top 14 se responsabilisent et préfèrent miser sur le long terme plutôt que de chercher à avoir des résultats immédiats. Je pense que si le XV de France est bon, l’engouement pour le rugby grimpe et les stades de Top 14 seront plus remplis aussi. Oui, c'est la version bisounours !
N : You may say I'm a dreamer, but I'm not the only one...
M : Djo Lopez pourrait régler le problème peut-être.

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avec des effectifs de 40 a 50 joueurs , pas facile pour les joueurs de joué libéré et pour le staff de bien travailler . il faut absolument réduire le nombre de matchs (et non le nombre de clubs) et pour forcer les clubs a former des jeunes , limiter le nombre de mutations me semble une bonne idée (un maximum de 3 ou 4 mutations avec des exceptions pour les retours de club ).
bilan , avec moins de matchs (20 21 par ans) les clubs travaillerais mieux avec des effectifs réduis , et sera champion le club qui travaillera le mieux et non celui avec le meilleurs business plan .

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