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DOSSIER. Allemagne : PARIS - HEIDELBERG, le Traité de l’Elysée du rugby ?
Les joueurs du Stade Français à l'allemande. Crédit photo : Instagram Sergio Parisse
Suite de notre dossier sur le rugby allemand avec un focus sur le stage du Stade Français en outre-Rhin.

L’évènement n’est pas passé inaperçu dans le monde du rugby et du sport en général. Le 14 juin dernier, Hans-Peter Wild, alias Doctor Wild, était présenté devant la presse au stade Jean Bouin. Le milliardaire allemand, 782ème fortune mondiale, a racheté le club francilien et compte l’amener dans le Top 3 européen. Pour ce faire, 30 millions d’euros seront investis dans le club dans les trois prochaines années. Un dossier solide porté par celui qui est connu comme le mécène du rugby allemand, et pour cause. Son œuvre, la Wild Rugby Academy, est un modèle de centre de formation et de haute performance, en plus d’être un formidable outil de promotion du rugby outre-Rhin. L’expérience et le professionnalisme de Doctor Wild dans le rugby et plus globalement dans le sport laissent présager un bel avenir pour le club stadiste. Mais pas que.

Doctor Wild et Mister Mohr

Le nouveau patron parisien a placé ses pions et a décidé de mettre en avant son homme de confiance, celui qui est aussi le directeur de son Academy, l’ancien deuxième ligne de Bourgoin et de La Rochelle, Robert Mohr. Le nouveau directeur sportif aime à rappeler qu’il n’est pas là par hasard : « j’ai fait des études en sciences économiques pendant ma carrière, j’ai ensuite travaillé deux ans dans le développement sportif et le recrutement à La Rochelle, raconte R. Mohr. Quand j’ai commencé mon travail en Allemagne, j’ai fait une formation pour être directeur sportif, donc je n’ai pas que joué. C’était toujours ma volonté d’occuper un poste comme celui-ci, j’ai voulu le faire et je m’y suis préparé ». Sa notoriété et son travail pour l’Academy parlent pour lui. L’ancien Rochelais incarne mieux que quiconque le projet de Doctor Wild, avec une touche franco-allemande.

De gauche à droite : Kobus Potgieter, entraîneur du XV d’Allemagne, Doctor Wild et Robert Mohr - Crédit : Kessler Sportfotographie

Car il ne faut pas s’y tromper, ce projet offre de nombreuses possibilités pour plusieurs acteurs. Le Stade Français, bien sûr, qui devrait progresser pour devenir un cador européen. La Wild Academy ensuite, et avec elle l’ensemble du rugby allemand. Une équation simple si le partenariat se met en place : en s’associant, le Stade Français et la Wild Academy formeraient une entraide qui pourrait leur profiter mutuellement, et par ce biais faire progresser le rugby allemand. C’est en tout cas ce que croit Klaus Blank, président de la Fédération allemande (DRV) : « je pense vraiment que cela devrait créer un effet de synergie. En ce qui concerne la formation par exemple, (…) on pourrait partager des structures d’entraînement, mettre en place des échanges d’entraîneurs et de personnels ». La DRV n’est pas au cœur du projet puisque celui-ci est avant tout porté par Doctor Wild. Mais comme le disait Adam Smith, la recherche par chacun de son intérêt personnel concourt à l’intérêt général. Explications.

Un projet gagnant-gagnant

Le nouveau directeur sportif a de nombreux projets en vue et des objectifs bien dessinés pour remettre le club parisien en marche. Sur le modèle de ce qu’il mène à la Wild Rugby Academy, R. Mohr veut créer un secteur de développement, afin de « formaliser l’identité et le style de jeu du Stade Français, de créer un plan d’héritage et un plan de formation. Pour cela, on a créé pas mal de postes dans le staff, des postes qui n’existaient pas encore avant, pour vraiment investir dans la formation ». Et tous ces investissements dans la formation pourraient bien concrétiser les espérances de K. Blank. « Il va y avoir beaucoup d’échanges », annonce Mohr, « il y a déjà des joueurs, des membres du staff, des kinés de chez nous en Allemagne qui vont faire des stages au Stade Français ». Mais ça ne va pas s’arrêter là. « On va aussi envoyer des jeunes espoirs allemands dans le centre de formation du Stade Français, il y aura aussi peut-être des prêts de joueurs parisiens dans notre équipe en Allemagne, et au  niveau du transfert du savoir et du développement économique il y a aussi des choses à faire », énumère R. Mohr, extrêmement impliqué dans ce projet.

Tous ces échanges ont de quoi faire progresser le rugby allemand et permettre à l’Academy de faire valoir son travail auprès de l’un des plus grands clubs français. Ce dernier devrait aussi pouvoir tirer de grands profits du projet allemand. En plus des nombreux investissements énumérés plus haut, Doctor Wild et Mister Mohr ont des plans pour améliorer les performances athlétiques et sportives. « On travaille étroitement avec le club de foot d’Hoffenheim qui est très au point sur les nouvelles technologies à exploiter au plan sportif, ce sont des choses utilisées pour le moment seulement dans le foot. Ce sera un axe de développement pour nous, ce transfert de savoir-faire autour de ces technologies dans le sport entre la France et l’Allemagne », explique le directeur sportif parisien. Beaucoup de pistes qui rendent alléchante cette idée d’un partenariat entre le club parisien et l’institution allemande. Et c’est déjà très concret.

Heidelberg : the place to be

Du 6 au 11 août, les Parisiens étaient en stage à Heidelberg, sur les terrains de l’Academy de Doctor Wild. Un « stage classique de pré-saison », selon le club, avec des entraînements à huit-clos et un entraînement ouvert au public et à la presse le jeudi 10 août. Les joueurs stadistes sont ensuite partis en Suisse pour affronter Oyonnax à Nyon, défaite 28-30 à la clé. Les quelques supporters présents en Allemagne ont pu admirer des joueurs de haut niveau, ce qui contribue encore à la promotion du rugby outre-rhin. Ce stage a permis aux joueurs allemands de s’entraîner aux côtés des Franciliens, notamment en enchaînant les mêlées. Les journalistes de totalrugby.de ont mis en avant la qualité de la mêlée allemande qui a plusieurs fois remporté leur match face aux Franciliens. L’occasion était belle de montrer leur valeur et leur progrès réalisé ces dernières années. Et si le partenariat et les échangent se poursuivent, la progression serait loin d’être terminée.

Et aussi :

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