6 Nations - Le regard critique d'anciens capitaines sur le XV de France après le Tournoi
Fabien Pelous, observateur avisé du XV de France.
Jean Fabre, Richard Astre, Abdelatif Benazzi et Fabien Pelous portent un regard critique et objectif sur les performances du XV de France dans le Tournoi.

Comme après chaque échéance internationale, tournée, Tournoi ou Coupe du monde, l'heure est au bilan. Et qui de mieux placé que les anciens capitaines du XV de France pour porter un oeil objectif sur les performances des Bleus durant le 6 Nations 2018. Ce lundi, Jean Fabre, Richard Astre, Abdelatif Benazzi et Fabien Pelous étaient réunis à l'occasion du Festival Rugb'images. L'occasion pour eux d'évoquer le parcours des Bleus. Au chapitre des satisfactions, l'agressivité selon l'ancien de mêlée Astre, qui souhaite cependant voir de la sérénité et de la maîtrise à l'avenir. Cependant, les Bleus, qui sont montés crescendo d'après Benazzi, revenaient de loin après près d'un an sans victoire. Ils doivent bâtir sur leurs succès sur l'Italie mais surtout sur l'Angleterre. "Il faut voir l’opinion que cette équipe avait d’elle-même dans la démesure de son effusion à célébrer la victoire contre les Anglais. On a retrouvé une âme, mais les problèmes restent", analyse l'ancien troisième ligne Jean Fabre.

L'éternel chantier de la charnière

L'un d'eux concerne encore et toujours la charnière. "Il y a eu de la continuité dans l’engagement, mais aussi dans le mauvais coaching avec les demis", estime Abdelatif Benazzi. À la défense de Jacques Brunel, il n'a pas été épargné par les blessures d'Antoine Dupont et Matthieu Jalibert dès le premier match, sans oublier celle de Morgan Parra avant le Tournoi et le mauvais comportement d'Anthony Belleau. Lionel Beauxis a fait ce qu'il pouvait et François Trinh-Duc alterné le bon et le mauvais. Quant à Maxime Machenaud, il a assuré face aux perches. Il n'était cependant pas là quand la France avait besoin de lui. "Contre l’Irlande, Dupont sort sur commotion et Machenaud revient mais ne tape pas la pénalité qui aurait pu être décisive. À Cardiff, il sort encore et c’est Trinh-Duc qui rate… Alors oui, Machenaud aurait dû taper ces deux pénalités", estime Astre, pour qui le numéro 9 ne devrait pas avoir à assumer cette tâche dans le rugby en général.

C’est une hérésie ! Dans la culture du rugby français, on a construit des demis transmetteurs qui n’utilisaient jamais le jeu au pied. Les arrières Papillon Lacaze et Pierre Villepreux ont créé le décalage sur les extérieurs. Pour les Français, c’est ça le bien jouer. On a dévalorisé les postes et les demis français ne sont pas des stratèges comme ailleurs.

Et si la solution pour régler le problème de l'ouvreur était finalement d'y mettre un demi de mêlée. "Je pense que Morgan Parra devrait terminer sa carrière en 10", lance Abdelatif Benazzi. Astre de rappeler que les All Blacks avaient "eu très peur, chez eux, de ne pas être champions du monde. Ils l’ont ciblé d’entrée. Je le dis aussi à Jean-Pierre Romeu (Clermont) qu’ils font une erreur de ne pas le mettre à l’ouverture." Il ne faut pas oublier que son coéquipier Camille Lopez postule pour la Coupe du monde à ce poste et qu'il est un buteur fiable, en défenseur solide, en plus d'avoir musclé et varié son jeu d'attaque.

La France toujours en manque de leaders ?

Le manque de leadership au sein du groupe, c'était une des grosses préoccupations avant le Tournoi. Comme souvent, Guilhem Guirado a été à la pointe du combat, allant jusqu'à y laisser un genou. "On a senti Guirado lassé, pas respecté. Par moment seul. L’équipe a beaucoup tourné autour de lui ce qui empêche émergence d’autres leaders", estime Benazzi. Pourtant certains ont essayé de donner de la voix. "J’ai vu Trinh-Duc rameuter ses joueurs", ajoute Fabre. Quant à Mathieu Bastareaud, il "a fait un Tournoi de très belle facture sur le plan sportif," note Fabien Pelous. "La meilleure des choses, c’est de l’avoir responsabilisé", enchaîne Benazzi, en rappelant que le centre porte le brassard de capitaine à Toulon depuis cette saison.VIDÉO. 6 Nations. XV de France. Yacouba Camara, taille patron face à l'AngleterreCependant, Fabien Pelous considère que trop peu d'internationaux ont ce genre de responsabilités en championnat. "Beaucoup d’étrangers sont les leaders de jeu, de touche, de leur club. À tous les postes on manque de joueurs leaders. On n’a jamais eu un 10 comme joueur emblématique de sa génération." Pourtant, des jeunes s'affirment journée après journée en Top 14 à l'instar du Lyonnais Couilloud, du Bordelais Jalibert, du Toulousain Dupont ou encore du Montpelliérain Camara. "J’ai beaucoup aimé l'abattage de Camara. Il a 23 ans mais prend des initiatives", note Benazzi. Des profils qui donnent confiance à Fabien Pelous pour l'avenir : "On a vanté Itoje comme le meilleur joueur du monde. Qu’est-ce que Camara a de moins que lui. Même en 2e ligne, il aurait la même activité. Il faut être fier de notre formation !"

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  • wkd
    8 points
  • il y a 6 ans

il faut bien se le dire la France au rugby en ce moment c'est la Grèce au football, une équipe pénible, qui peut gagner, mais où on s-ennuie ferme.

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