Vis ma vie de stagiaire à la Fédération Australienne de rugby avec Thomas Gandon
Vis ma vie de stagiaire à la Fédération Australienne de rugby.
Thomas Gandon a eu l'opportunité de partir en Australie et d'allier sa passion pour le rugby avec ses études à la Fédération Australienne de rugby.
Récemment, nous parlions des conditions de vie des aborigènes d'Australie et de la volonté de certains d'avoir une vie meilleure via le rugby. Une opportunité notamment possible grâce à la Lloyd McDermott Rugby Development Team, une organisation à but non lucratif, qui lutte pour la réinsertion de ces populations. Il y a quelques semaines, l'équipe U17 de la LMRDT s'est d'ailleurs rendue en France et en Belgique pour y affronter plusieurs équipes espoirs. Un projet de longue date qui a notamment séduit un jeune français, expatrié au pays des kangourous pour quelques mois. Ce Frenchy, c'est Thomas Gandon.

Comment est-ce qu'on en vient à travailler pour une association comme celle-là à seulement 21 ans ?

Après avoir obtenu un bac ES, j'ai préparé le concours commun de Science Po à la prépa ISTH (institut des Science et Techniques Humaines) à Paris. J'ai été reçu au concours et j'ai choisi d'aller à Toulouse. Actuellement, j'effectue la troisième année de mon cursus Science po appelée "année de mobilité". Elle consiste à effectuer des semestres à l'étranger (ou en France) en Université ou en stage dans une entreprise, ONG, ambassade, etc. J'ai choisi d'effectuer 2 stages durant cette année de mobilité. Le premier a lieu de septembre 2013 à décembre 2013 à Sydney à la fédération Australienne de Rugby. Plus précisément, je travaille pour la Lloyd McDermott Rugby Development Team.

Quel est ton rôle à la LMRDT ?

J'occupe ici le poste de « coordinateur de projet ». En gros, ma mission consiste à promouvoir et à faire connaître cette association le plus possible, notamment via internet. De plus, je dois préparer des événements sportifs tels que le tournoi Ella seven's à Brisbane par exemple. Cette année, la LMRDT a choisi d'effectuer, de fin septembre à début octobre, une tournée en Belgique et en France. J'ai dû préparer ce séjour également en prospectant auprès des médias pour la médiatisation du tour, en contactant des musées pour la partie culturelle et avec les staffs des équipes françaises afin de préparer les matchs.

Vis ma vie de stagiaire à la Fédération Australienne de rugby avec Thomas Gandon

On imagine que tu dois toucher ta bille en rugby ?

Si le rugby m'a toujours attiré et passionné, je n'y ai jamais réellement joué avant l'âge de 20 ans. J'explique cela par le peu d'engouement et le faible niveau qu'il y a en Normandie. Ainsi, j'ai pratiqué le foot pendant 15 ans en club et j'ai joué à un très bon niveau en participant notamment à l'édition 2006-2007 de la coupe nationale des moins de 14 qui se tient à Clairefontaine. Je me suis également mis à jouer au Rugby durant ma seconde année. Depuis longtemps, j'avais envie de découvrir réellement ce sport et à Toulouse, on ne jure que par le rugby. De plus j'avais pas mal d'amis dans l'équipe de rugby de l'IEP : les GORETS (Gentils Organisateurs du Rugby Etudiant Toulousain), cela m'a permis de franchir le pas plus facilement.

Et en Australie ?

Ici, la saison de Rugby Union est finie depuis un bout de temps désormais. Du coup, j'ai suivi avec beaucoup d'attention la saison de Rugby League qui s'est terminée le mois dernier par la victoire des Roosters. Je joue tous les jeudis midi avec les collègues de la fédé. Si il ne s'agit que d'un touch rugby, autant vous dire que ça ne rigole pas du tout. La plupart ont joué à très bon niveau et même en pro. Ainsi, j'ai pu « toucher » Tim Walsh (ancien joueur des Reds, capitaine d'Australia Sevens et international U19, U21) par exemple.

Comment les mauvaises prestations des Wallabies cette année ont-elles été perçues ?

La méforme de l'équipe durant le four Nations a été très mal vécue par les Australiens. C'est une véritable religion ici. À la fédération, l'ambiance n'était pas au top durant cette période et il ne fallait pas trop charrier les collègues à ce sujet. Dès le jour de mon arrivée, j'ai pu constater l'engouement pour le rugby du peuple australien même si le foot aussie est roi. En effet, je suis arrivé le jour de la première défaite face à la Nouvelle-Zélande en Championship. Après le match, les Australiens semblaient vraiment déçus et abattus. Perdre contre l'ennemi juré est ressenti comme une sorte « trahison ».

En travaillant pour la Fédération australienne de rugby, tu as dû faire de belles rencontres non ?

J'ai pu croiser quelques joueurs actuels comme Kurtley Beale, Saia Faingaa, Drew Mitchell, Sekope Kepu, Tatafu Polota-Nau ou Ben Alexander. Ils sont tous très sympas et ils ne se prennent pas la tête. Néanmoins, ce qui m'a réellement marqué, c'est ma rencontre avec les frères Ella et avec Lloyd McDermott. Ici, ce sont de véritables légendes et ce fut un honneur pour moi d'échanger quelques mots avec eux. De plus, j'ai eu l'occasion de discuter avec Ewen Mcenzie (un peu ours le gars) et David Pocock, très sympa mais il fait vraiment pas rire physiquement

On imagine que les déboires de joueurs comme Beale et plus récemment O'Connor doivent faire l'actu ?

O'Connor a été « la grosse affaire » de ces dernières semaines. Son sort a été scellé à quelques mètres de moi dans les bureaux des patrons. Ça a été houleux ! Tous les australiens avec qui j'en ai discuté m'ont dit que c'était la bonne décision. Beaucoup de choses lui ont été pardonnées, et même si c'est un jeune joueur très talentueux, sa dernière escapade alcoolisée a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Ce qui ressort le plus souvent, c'est que sa jeunesse n'excuse en rien ses manques de professionnalisme d'autant plus qu'il n'est plus novice en équipe nationale et que beaucoup le trouvaient moins bon sur le terrain. Porter le maillot Wallaby est un immense honneur et il faut être irréprochable que ce soit sur le terrain ou en dehors du terrain.

Que comptes-tu faire après ce stage ?

Comme projets futurs, j'ai bien sur mon second stage à Canal+. Je me dois de préciser que si j'ai choisi d'effectuer ces stages, c'est parce que je souhaite devenir manager sportif ou journaliste sportif. Autrement, j'ambitionne dans les années à venir de rejoindre un de mes collègues de la fédé avec qui j'ai noué des liens forts. Il vit normalement aux USA et il monte en ce moment même un projet de réinsertion des Indiens d'Amérique par le rugby. En ce sens, il s'inspire des méthodes de la LMRDT, de son histoire et des méthodes employées auprès des aborigènes. Je compte le rejoindre à Atlanta dans 2 ans car je dois également effectuer un stage pour la 5e année de mon cursus. Ce sera un véritable challenge car le rugby est encore peu connu aux USA et encore moins auprès de ses « natives ».

Avant leurs trois matchs contre les équipes françaises (victoire 29 à 5 contre les U17 du Racing Métro, 31 à 7 contre les U17 de la sélection côte d'argent et défaite 23 à 21 après-prolongations contre les U17 du Stade Toulousain), les joueurs de la LMRDT s'étaient rendus en Belgique au Mémorial de la Porte de Menin dans le cadre de leur voyage pour se recueillir sur les tombes des soldats indigènes australiens morts lors de la Première Guerre mondiale.

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