VIDÉO. Passion, cohésion sociale, vie de club et tournée à l'étranger : le rugby existe à Saint-Pierre-et-Miquelon !
Le rugby existe à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Le Rugbynistère des Affaires Etrangères prend l'avion, direction... Saint-Pierre-et-Miquelon, où un club local tente de faire vivre la discipline.
Salut Morgan ! Peux-tu te présenter à nos lecteurs et nous expliquer ton parcours rugbystique ?
Bonjour, je m'appelle Morgan Drake, et j'ai 33 ans. Je suis administrateur réseau dans une société de prestation de service informatique. J'ai découvert le rugby très tardivement à l'age de 20 ans : ici à Saint-Pierre, le foot et le hockey sont les sports rois ! Nous n'avons pas la possibilité de poursuivre nos études post-bac sur l'île, j'ai donc tâté le ballon ovale durant mes études en Métropole. J'ai atterri à Pau en 2005, une ville qui - à l'inverse de chez moi - respirait et respire encore le rugby. Je me suis donc retrouvé dans une école où certains joueurs à l'époque étaient Espoirs à la Section Paloise. Certains ne sont pas anonymes dans le monde du rugby : Julien Dumora, Mikael Drouard, Romain Lacoste...
J'ai fait un essai dans un club du coin, mais rien de bien concluant. A mon retour chez moi en 2008, un club était en train de se monter par l'intermédiaire de Monsieur Joseph Serra, un Catalan de passage sur l'île, et une poignée de métropolitains passionnés. J'ai donc commencé à y jouer, et petit à petit j'y ai fait mon "trou". Aujourd'hui, je suis joueur, éducateur et président.
Quelle est la situation du rugby sur l'île ?
Notre club a fêté ses dix ans l'été dernier. Nous avons un fonctionnement très particulier. Nous n'avons pas de championnatEn gros, sur l'archipel, niveau rugby, il n'y a que nous.... Les gars s’entraînent pour le plaisir d'être ensemble, et l'amour du rugby. 
Il y a trois secteurs dans notre club :
  • une école de rugby avec une vingtaine d'enfants de 5 à 14 ans
  • une section loisirs avec une vingtaine de joueurs de 16 à 60 ans
  • une section conditionnement physique où nous accueillons toutes personnes désirant suivre des entraînements type cross-fit, cardio training etc....

L'école de rugby fonctionne à 100% grâce au bénévolat : nous sommes deux éducateurs fédéraux à proposer une séance par semaine de rugby aux enfants. Une fois par an, nous prenons des congés pour proposer des stages de découverte dans les écoles. L'équipe loisir se compose de tous les types de joueurs : jeunes, vieux, hommes, femmes. Nous avons des joueurs qui découvrent le rugby cette année, et d'autres qui ont joué jusqu'en Fédérale 1.

Nous avions une convention avec la protection judiciaire de la jeunesse pour accueillir les jeunes sous suivi PJJ : le rugby au service de la cohésion socialNiveau infrastructure, nous avons un terrain prêté par la Collectivité Territoriale qui nous permet de jouer à volonté à la belle saison. Par ailleurs, nous n'avons pas de vestiaire, ni de club house : on se change dehors ! 
Parle-nous un peu de la saison de ton club !
Notre saison commence en septembre sur le terrain. Nous restons dehors jusqu'au gèle (environ mi-décembre) et les entraînements sont surtout orientés sur le jeu. On profite àfond ! A cette période, on rentre en salles où on bosse beaucoup plus la technique, les lancements de jeu, passe, touche, percu, déblayage. Tout ce qui est plutôt technique. On finit les entrainement par un touch' parce que le sol de la salle pique un peu...
En avril et jusqu'à fin juillet, on ressort et on met en pratique le boulot de la saison en salles sur un plus grand espace. On joue beaucoup sur demi-terrain à 7 vs 7 ou 10 vs 10, mais en condition de 15. 
Quand il n'y a pas de championnat, comment maintient-on un effectif ?

On s'efforce de mettre l'accent sur la vie du club, on participe à tous les événements possible qui se déroulent sur l’île sous la bannière du club. Nous avons participé à la "Saint-pierraise", une course dédiée aux femmes où nous avions donc... enfilé des robes. Nous participons tous les ans aux jeux de la force basque, où nous sommes champions 2017. 

On fait également les défis force T pour le Telethon, les virades de l'espoir, où des échanges avec les filles du club de zumba. Nous avons suivi un cours de zumba, et elles ont participé à un tournoi de touch rugby. Tout cela crée un groupe à défaut de se battre les uns à coté des autres.

Et quelles sont les échéances à venir ?
A l'occasion des dix ans du club l'an dernier, nous avions invité une équipe de rugby du nouveau Brunswick au Canada. Il y a eu un gros match, du public, du jeu et une 3ème mi-temps mémorable. C'est là qu'on voit que l'esprit rugby est international. On s'est donc promis, avec les Canadiens, de faire un match retour sur leur terre. Cela se fera en juin prochain.
 
Crédit vidéo : France TV
On commence donc à préparer tout cela en salles, on fait le point sur les effectifs, on monte une équipe. Certains découvrent un poste, certains découvrent le rugby... Mais je ne m'inquiète pas. Avec un match par an, les gars donnent leur vie sur le terrain, c'est beau à voir.

Pour finir, tu as une petite anecdote originale à raconter à nos lecteurs ?

Les anecdotes, il y en a tellement. Toutes nos soirées sont sans limite (Rires) ! Notre dernière folie, un renard empaillé. Lors du téléthon cette année, nous nous sommes retrouvés dans la même salle que les pécheurs à la mouche qui proposaient des stages de création de mouche. Un gars leur à offert un renard empaillé,  mais le truc est horrible : soit il est mort renversé par un camion, soit c'est le taxidermiste qui a foiré un truc. Nous avons donc négocié ce magnifique animal avec les pecheurs. et nous l'avons obtenu. Depuis "Fistouille" est devenu notre mascotte et il nous accompagne dans toutes nos soirées.
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Rien qu'pour l'histoire de Fistouille, votre Club est un vrai et grand Club de Rugby...Félicitations...

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