La Coupe de l'Immonde N°2
Découvrez la nouvelle chronique satirique d'Ovale Masqué : La coupe de l'Immonde, qui vous fera patienter jusqu'à l'événement mondial de cette année, et le retour de l'Immonde du Rugby !
La Coupe de l'Immonde N°2

Présentation : le XV des Tonga


Les Iles Tonga ou le Royaume des Tonga est un État de Polynésie, dans l'océan Pacifique, situé à environ 650 km à l'est des îles Fidji et comportant plus de 170 îles et îlots, répartis en trois archipels principaux. Sa capitale est Nuku'alofa, « la patrie de l’amour » en tongien, ce qui donne quand même bien envie d'emmenager là-bas, car tout le monde a besoin d'amour.

Dans la vie, les Tongiens ont généralement trois choix de carrière : devenir joueur de ukulélé, catcheur aux USA, ou rugbyman néo-zélandais ou australien. Ceux qui ne sont pas assez bons pour ça deviennent donc des rugbymen tongiens, ce qui est beaucoup moins bien, puisqu'ils vont généralement tous jouer en France, et pire encore, en ProD2.

Les Iles Tonga ont la flatteuse réputation d'être la moins bonne des trois « petites » équipes du Pacifique, derrière les Fidji et les Samoa. S'ils ont tous en commun une passion certaine pour le destronchage, le pillonnage et le broyage d'os, les Tongiens eux ne possèdent pas la virtuosité balle en main de leurs voisins. Du moins, c'est ce qu'on dit. Il se pourrait bien que ce soit un gros cliché mais avouez que c'est difficile à vérifier, sachant que les Tonga jouent environ un match télévisé par an... En tout cas, au niveau des résultats, cela se confirme : contrairement aux Fidjiens et aux Samoans, jamais les Tongiens n'ont réussi à se qualifier pour les ¼ de finale de la Coupe du Monde. Et autant vous dire qu'au vu de la poule dans laquelle ils sont tombés cette année, c'est peut être pas encore cette année que ça va arriver...

La star : Soane Tonga'uiha


Vous avez peut être découvert Tonga'uiha a l'occasion de la belle campagne de Northampton en Heineken Cup cette année. Mais l'homme qui porte le même nom qu'un ancien vainqueur de la Nouvelle Star qui fait aujourd'hui la manche dans le métro avec Ovale Masqué n'est pas un petit nouveau. Formé en Nouvelle-Zélande, il joue pour les Blacks dans les sélections de jeunes, et remporte même le titre de champion du monde des -19 ans (2001) et des -21 (2003). Il dispute le championnat des provinces néo-zélandaises avec Auckland en 2004/2005 mais ne parvient pas à décrocher un contrat en Super 14. A défaut de signer chez les Auckland Blues, il se dirige donc vers l'Europe et les... Beckford Blues, en seconde division anglaise. Après deux saisons, il est remarqué par Northampton et découvre enfin l'élite et la H-Cup, en 2006/2007. Hélas, c'est cette saison là que les Saints sont relégués... mais Soane reste fidèle au club et s'impose comme titulaire, participant largement à la résurrection du club qui fut champion d'Europe en 2000. Il est désormais l'une des armes principales des Saints : sa puissance en mêlée fermée, ses charges destructrices et sa grande mobilité ont fait de lui le chouchou de Franklin's Garden. Il est d'ailleurs surnommé « Tiny » (tout petit) par les supporters des Saints, qui prouvent là encore leur grande maîtrise de l'ironie sachant que Tonga'uiha mesure 1m91 pour 130 kilos. A moins qu'ils ne fassent référence à autre chose, mais cela ne nous regarde pas, et on ne veut pas avoir de problèmes avec ce monsieur...

Ici, Soane dans ses oeuvres contre les pauvres Catalans.



Le joueur à suivre : Vungakoto Lilo


Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Lilo n'est pas le partenaire de double de Michael Stich. Vungakoto Lilo, c'est 1m93, 97 kilos, capable d'évoluer à l'arrière, à l'aile, au centre ou à l'ouverture. Puissant, rapide et incisif, il a fait le bonheur des promus de Bègles Bordeaux avec la bagatelle de 18 essais en deux saisons (dont 13 en 2010/2011). Avant de le retrouver en Top 14 la saison prochaine, il va disputer sa seconde Coupe du Monde. Et après ses récents exploits en Pacific Cup, on imagine qu'il devrait être en forme...


Ou alors : Cooper Vuna.


Un autre joueur au parcours atypique. Né en Nouvelle-Zélande, il débute par le rugby à XV, mais passe au XIII à l'âge de 15 ans (vous suivez ?) en signant chez les New Zealand Warriors. Mais c'est aux Newcastle Knights, en Australie, qu'il va casser la barraque, puisqu'il plantera 35 essais en l'espace de 54 matchs entre 2007 et 2010. Pressenti pour jouer avec le XIII All Blacks, il est recalé de justesse et dispute finalement le Mondial 2008 avec les Tonga : 3 matchs, 3 essais. Vuna s'est récemment converti au XV et a disputé sa première saison de Super Rugby avec les Melbourne Rebels, où il a plutôt fait bonne impression, avec encore une fois des stats honorables : 15 matchs joués, 4 essais mais aussi un carton jaune pour nous rappeler qu'il est bien un vrai Tongien. Nous sommes donc en présence d'un vrai finisseur, capable comme Lilo de jouer au centre, à l'aile ou à l'arrière. Autre point notable, dans un effectif qui comporte un nombre important de vieux débris (Finau Maka, Vaki, Hola...), l'ami Cooper n'a que 23 ans. Ce Mondial sera peut être l'occasion pour lui de se révéler s'il s'adapte définitivement au XV...

Ici, l'ami Cooper illustre ses qualités de vitesse et d'appuis à XIII.


Le joueur à suivre de loin : Epi Taïone


En principe, on pourrait citer tous les joueurs de l'équipe. Mais si il y a bien un boucher qui se démarque dans le lot, c'est Epi Taione. L'homme qui a connu 7 clubs en 6 ans possède certes un talent certain, comme on avait pu le constater lors de la dernière Coupe du Monde, où il fut le joueur tongien le plus en vue. Mais le garçon est relativement instable. Suspendu pour avoir mordu un adversaire lorsqu'il jouait à Sale, Epi est allé s'exiler au Japon pendant deux ans. Surfant sur sa bonne prestation de la CDM 2007, il s'engage avec d'autres Sharks, ceux de Durban. Mais il est à nouveau suspendu 6 semaines pour un coup de boule sur un joueur des Hurricanes. Libéré par les Sharks, il s'engage aux Harlequins où il ne jouera quasiment pas. Rebelote au Racing Metro où personne ne se souvient de son passage l'année dernière (8 matchs disputés). Aujourd'hui aux London Welsh (seconde division anglaise) Epi Taione a récemment plus brillé pour ses talents d'acteur que de rugbyman. Ou plutôt de figurant, puisqu'il interprète un All Black dans quelques plans du Invictus de Clint Eastwood. C'est sûr qu'avec toutes ses suspensions, il avait du temps libre au moins...

Pour vous, un plaquage tout à fait régulier de ce brave Epi sur Thomas Waldrom (ici avec Maori Néo-Zélandais, mais qui jouera pour le XV de la Rose lors de la Coupe du Monde, joies de la mondialisation).


Le joueur qui suivra la Coupe du Monde depuis son canapé:


Celui qui se fera suspendre 6 mois à l'issue des matchs de préparation. Probablement Epi Taïone, donc...

Le joueur au nom imprononçable :


Kelekolio Paino Hehea, Inoke Unga’anga Afeaki, Tevita Hale Nai Tu’uhoko, Osaiasi Alu-moe-Lotu Filipine, Isileli Matakaiongo Tupou... servez vous, il y en aura pour tout le monde.

Le coach : Isitolo Maka


Isitolo Maka n'a jamais représenté son pays natal en sélection nationale, puisqu'il a préféré jouer pour les All Blacks à 4 reprises. Mais trop sympa, l'ancien Toulousain fait comme Michael Jones avec les Samoa et revient vers ses origines en prenant la tête de l'équipe des Tonga en 2010. Pour l'instant, on ne peut pas dire qu'il enregistre des résultats foudroyants, .mais difficile de faire un bilan avant la Coupe du Monde.

Style de jeu :


Rugby à XIII, à cause des deux expulsés par match.

Le scénario idéal :


Face à des All Blacks sous pression, les Tonga réalisent un bon match d'ouverture et s'inclinent avec les honneurs. Une performance qui va les booster pour le reste de la compétition : le Canada est battu au terme d'un match rugueux, puis c'est au tour des Japonais dans une partie plus ouverte avec beaucoup d'essais. Lors de l'ultime match, les Tonga prennent le dessus sur des Bleus qui ont bien compris que la seule façon pour eux de marquer les esprits dans cette Coupe du Monde, c'était en se faisant éliminer au premier tour. En ¼ de finale, les Tongiens éliminent les anglais, trop déçus de pas pouvoir mettre une nouvelle branlée aux Bleus, avant de prendre 126 points en demi-finale contre l'Australie puis 112 de plus contre les Springboks lors du match de la troisième place.

Le scenario catastrophe :


A chaque Coupe du Monde, c'est la même chose. Les Tonga tombent dans la poule des All Blacks et ils sont bien déterminés à prouver leur valeur au pays qui leur pille une quinzaine de joueurs par an. Ils avancent face aux Haka des Blacks avec leur propre danse guerrière, le Kailao. Même pas peur, les gars. On en a des frissons, et on se dit que ça va être un match tendu et serré. Puis comme d'hab, les Blacks s'amusent, et ça se finit sur un bon gros 102 à 0.... 2011 n'échappera pas à la règle. Le match contre le Canada est comme prévu une énorme boucherie. Les Tongiens l'emportent mais 11 joueurs sont indisponibles pour la suite de la compétition, pour cause de blessures graves ou de suspensions à vie. Face aux Japonais, ces petits hommes étranges qui courent vite, pratiquement impossible à plaquer au dessous des épaules, les Tongiens sont battus, comme lors des trois dernières éditions de la Pacific Cup. Complètement démotivés pour le dernier match contre la France, les îliens sont défaits par plus de 40 points et David Marty se permet de marquer un essai sur une percée de 80 mètres. L'humiliation est totale et le Roi des Tonga décide de mettre l'ensemble de l'équipe en prison. Heureusement, les barreaux sont en bambou et Tonga'uiha est capable de les casser avec ses dents.

Le pronostic :


Nos amis Tongiens devraient être motivés pour disputer cette Coupe du Monde « presque à domicile » et décrocher deux victoires contre le Canada et le Japon semble à leur portée, même si sera sans doute loin d'être évident. En revanche, sauf séisme (au sens propre, on sait que la Nouvelle-Zélande est sujette à risques ces temps-ci...) une victoire contre les Blacks ou le XV de France paraît hautement improbable. Mais impossible n'est pas français, on le sait bien maintenant.

Crédits :


Ovale Masqué avec l'aimable participation de l'équipe de la Boucherie Ovalie. Merci à Capitaine pour le drapeau.
Si vous aussi vous rêvez d'habiter à Nuku'alofa, la patrie de l'amour, aimez l'Immonde sur Facebook.

Dans la même poule :


Ca ne fait pas de mal, vous pouvez toujours relire La fiche du XV de France
A venir : Canada, Japon, Nouvelle-Zélande.
Vous devez être connecté pour pouvoir participer aux commentaires
  • leminet34
  • il y a 10 ans

Allez Nicolas, même pas mal lol enfin!!!

Derniers articles

News
News
Transferts
News
Vidéos
News
News
News
News
Transferts
Transferts