La Coupe de l'Immonde N°18
Chronique satirique : l'équipe des bouchers volants fidjiens...
La Coupe de l'Immonde N°18

J-2 et encore trois chroniques à livrer pour la Coupe de l'Immonde. Nous serons dans les temps, comme promis. Avant de terminer en apothéose avec les champions du monde en titre, intéressons-nous pour le moment aux poètes du Pacifique avec les Samoans (demain) et les Fidjiens dès maintenant tout de suite. Pour signer cette fiche, un duo aussi complémentaire qu'une paire de centre Bastareaud-Marty : Capitaine & Ovale Masqué...

Présentation : Le XV des Iles Fidji


Les Fidji, c'est un regroupement de petites îles dans l'Océan Pacifique. Endroit paradisiaque qui a élu le rugby comme sport national, c'est dans ce bout de monde que naissent les perles du rugby mondial. Les joueurs sont réputés pour leur puissance, leur habilité balle en main, et leur vitesse malgré leur poids... à l'image de leurs ailiers de 110 kg.

Pays de pèlerinage pour les bouchers, il a vu naître la fameuse « cravate fidjienne ». Geste qui consiste à envelopper la glotte (et plus généralement le cou) de son adversaire avec son bras. Les meilleurs fidjiens parviennent à faire faire une rotation à leur victime autour de l'axe du coude. Un geste technique et puissant pour achever n'importe quel demi un peu trop arrogant. On notera quelques bons spécialistes en la personne de Rupeni Caucaunibuca ou encore Napolioni Nalaga, fossoyeur de la carrière internationale de Jean Baptiste Elissalde. Quelques exemples (entre autre) face au Japon dernièrement :




L'équipe nationale à XV, surnommée les « Flying Fidjiens » (sûrement pas pour leur gabarit d'oiseau, qui se rapproche plus de l'autruche que de l'albatros), a toujours su enflammer les stades avec leurs joueurs puissants, rapides et très habiles de leurs mains. Mais elle n'a pas pour autant éclaboussé le monde par son palmarès : deux ¼ de finale de Coupe du Monde (1987 et 2007), 9 Tri-Nations du Pacifique et toujours 0 Coupe du Pacifique (instaurée en 2006). Il faut dire que si le rugbyman fidjien est talentueux, il est souvent en dilettante. Ce n'est donc pas un hasard que de retrouver beaucoup de fidjiens en France, un autre pays de branleurs (n'est-ce pas Ovale Masqué ?).

Gérer ses Fidjiens demeure néanmoins un vrai problème pour tous les clubs français engagés en Top 14. En effet, l'ailier fidjien, recruté à l'intersaison, débarque généralement au club fin août. Il fait beau, il fait chaud... votre fidjien est heureux, il découvre la gastronomie française, les boîtes de nuit, les chansons paillardes... Au bout de 4 matchs, il a déjà marqué 7 essais, ce qui compense aisément les 3 cartons jaunes qu'il a reçu. Vous pensez avoir réussi le recrutement du siècle... puis vient l'hiver. Et là c'est le drame. Votre fidjien se les gèle sur le bord de touche, il est moins souriant, moins impliqué, et rate souvent des plaquages. Pire, il n'a même plus envie de découper ses adversaires. Vous consentez donc à le laisser partir chez lui une semaine ou deux pour les fêtes de Noël, pour lui permettre de se ressourcer... ERREUR FATALE. Perdu dans le triangle des Bermudes rugbystique, votre fidjien reviendra peut être dans 3, 6 ou 9 mois. Peut être jamais. Et si il revient, vous ne le reconnaîtrez plus : votre ailier si véloce se sera transformé en bedonnant pilier de Fédérale 3. Pour éviter cela, il y a quelques règles simples à respecter.

- Ne pas le mouiller

- Ne pas le nourrir après minuit

- Ne pas le laisser rentrer chez lui pour les vacances

Ne nous remerciez pas, c'est cadeau.

La star : Napolioni Nalaga


Il revient sur le devant de la scène. Après une période de retranchement dans son village natal, auprès de sa famille et ses amis, Napolioni s'est remis au rugby. A peine revenu, il a planté deux essais aux Japonais en Pacific Cup, toujours dans son style de poète. Bien que son avenir proche soit déjà assuré (il vient de signer pour la province australienne de la Western Force) gageons qu'il aura à cœur de se mettre en valeur à l'occasion de cet événement mondial. En tout cas, la France elle connaît bien le talent du Fidjien, retour en arrière :




Le joueur à suivre : Gabriele Lovobalavu


Dans une équipe fidjienne privée de nombreuses stars (voire paragraphe suivant) on aurait bien envie de parier sur l'éclosion d'un jeune joueur pas trop connu, qui signerait dans la foulée pour une grosse écurie européenne. Mais bon, c'est bien ça le problème : on les connait pas, alors on peut pas en parler. Misons donc plutôt sur un type qui était effectivement un inconnu en 2007, et qui depuis a fait son bonhomme de chemin... Gabriele Lovobalavu (ce qui signifie « j'adore Daniel Balavoine » en fidjien).

Brièvement aperçu lors de Coupe du Monde 2007, durant laquelle il ne joue que 16 minutes sur toute la compétition (en ¼ contre les Boks, quand même), Lovobalavu débarque quelques mois plus tard dans le gros bordel de l'effectif du RC Toulon. Après une première année anonyme où il dispute une poignée de matchs, il va finalement s'imposer sur l'aile lors de la belle saison 2009/2010 des rouges et noirs, vous savez, celle de la demi-finale de la mort qui tue contre Clermont. Suite au départ de Sonny Bill Williams, il passe au centre où son gabarit atypique (1m76... mais quand même 95 bons kilos) et ses appuis déroutants apportent une touche de créativité bienvenue dans une équipe qui joue à peu près n'importe comment. Sans doute le meilleur ¾ toulonnais la saison dernière (et selon les étoiles du Midol, le 4ème meilleur centre du Top 14 derrière Rougerie, Jauzion et Fritz), son absence se fait déjà ressentir sur la rade en ce début de saison... en sélection fidjienne, il a n'a pas vraiment eu l'occasion de briller pour le moment. Mais pour ça, rien de mieux qu'une Coupe du Monde.

Gabriele qui humilie la défense de l'USAP à lui tout seul.




Gabriele qui humilie tous les éducateurs de rugby du monde en négligeant un 3 contre 1 pour se la péter avec une feinte de passe. C'est aussi ça, les Fidji...




Le vieux qui vous fera dire devant votre écran « Quoi, il est pas encore mort lui ? » : Nicky Little


Neveu de Walter Little, centre aux 50 sélections avec les All Blacks, Nicky est un monument du rugby fidjien. 34 piges, 67 sélections (ce qui est quand même pas mal pour une équipe qui joue un match par an) et 670 points. Il est tout simplement le meilleur marqueur de l'histoire de l'équipe fidjienne. Présent lors des Coupes du Monde 2003 et 2007, Nicky Little est aussi un vrai baroudeur dans l'âme, voyez plutôt son CV : Canterbury, Waikato, North Harbour, Dax, Pontypridd, Sale, Saracens, Padoue, Bath et Bristol. Il faut dire que le fait de ne s'être imposé nulle part l'a sans doute bien aidé à voyager. Notez d'ailleurs qu'il est désormais de nouveau agent libre, si ça intéresse quelqu'un. Sur la pente descendante, ce bon vieux Nicky va probablement laisser sa place à l'ouverture et son rôle de buteur au castrais Seremaia Baï, mais on sera bien contents de revoir sa belle coupe afro une dernière fois.

Le joueur à ne pas suivre, puisqu'il sera chez lui sur son canapé : Rupeni Caucaunibuca


L'extravagant ailier ou centre du Stade Toulousain restera à la maison pendant le mondial. De quoi ravir Novès. A noter que cette année un grand nombre de joueurs fidjiens (et pas des moindre) ont snobé la sélection pour des raisons vaseuses dignes des pires billets d'absences d'Ovale Masque au lycée, du style « j'ai pas envie », « je dois m'occuper de mon petit neveu » ou encore le très faux-cul « j'ai envie de me consacrer à mon club ».

Pour les plus notables absents, citons John Qovu, Sireli Bobo, Seru Rabeni ou encore l'arrière du Leinster Isa Nacewa. Timoci Nagusa, l'homme qui fut auteur la seule action de rugby lors de la dernière finale de Top 14, n'a tout simplement pas été retenu. Étrangement, le jeune et encore très green ailier de Clermont Murimurivalu est bien là, lui. Le deuxième-ligne Leone Nakawara sera lui aussi bien présent, après sa décision de quitter l'armée fidjienne. Déserteur, va.

Le joueur à suivre, mais à distance, et c'est tant mieux, il sera pas là : Seru Rabeni


Potentiellement, n'importe quel joueur fidjien est un coupeur de tête en puissance. On ne devrait pas trop tarder à trouver des nouvelles stars dans le domaine durant l'automne. Mais nous préférons ici rendre hommage au grand absent du Mondial donc, Seru Rabeni. Grand talent rugbystique, mais surtout grand talent de boucher, le centre passé au Leicester et à la Rochelle doit cumuler un total d'environ 2 ans de suspension depuis le début de sa carrière. Un CV qui fait rêver Jamie Cudmore. Bien que peu agressif niveau marrons et piétinements (par contre, il aime bien les fourchettes), il se rattrape pleinement sur la défense haute : non pas qu'il mette la pression, juste qu'il préfère stopper ses adversaires par les oreilles ou la gorge. A l'image de son plaquage sur Ouedraogo l'an dernier, un bon frontal, une baffe et c'est fini.




Le staff : Sam Domoni


Un homme totalement inconnu internationalement. Mais ne vous inquiétez pas, il est bien accompagné par le duo australien Greg Mumm/Shannon Fraser, qui avait déjà donné un coup de pouce aux fidjiens lors de la campagne 2007.

Le joueur qui va faire s'arracher les cheveux aux commentateurs


Waisea Luveniyali, Tuapati Talemaitoga, Dominiko Waqaniburotu pour ne citer qu'eux... Ce sera encore un grand moment les matchs des îles Fidji pour les commentateurs. Une rumeur court que ceux-ci auraient joué à pile ou face le plaisir discutable de commenter ces matchs...

Le scénario idéal


On imagine bien que la Namibie ne sera pas un obstacle dans le parcours des fidjiens. Il suffira de faire parler la puissance et les appuis pour percer la défense et marquer tranquillement. Ce sera plus compliqué contre l'Afrique du Sud en revanche. Les Boks voudront assurer leur première place et ne feront pas l'erreur de les prendre de haut comme en 2007, où ils avaient finalement connu leur match le plus difficile de compétition. Un bon scénario pour les Fidji passera donc par une bonne prestation face aux Samoa puis au Pays de Galles. Les deux équipes sont à leur portée, on leur souhaite donc bonne chance ! D'ailleurs ils l'ont déjà fait en éliminant les Dragons Rouges en 2007 après une victoire 38 à 34. Mais attention, d'après leurs matchs de préparation, les dragons sont en forme cette année.

Le scénario catastrophe


Y a-t-il pire scénario que de perdre la qualif' au profit du voisin Samoa ?

Le pronostic


Si la discipline est au rendez-vous, l'équipe des Fidji devrait pouvoir s'imposer face aux Namibiens bien entendu, et face aux Samoa. L'équipe Galloise pourrait bien vouloir effacer le revers de 2007... Mais dans une poule aussi ouverte, qui peut prédire un avenir certain ?

Crédits


Capitaine et Ovale Masqué. Capitaine aussi pour le drapeau, non mais quel homme...
Si comme nous et Jim Carrey dans « The Truman Show », vous rêvez de voguer sur un voilier vers les Iles Fidji, venez nous aimer d'amour sur la page Facebook de l'Immonde du Rugby ou bien aussi sur celle de la Boucherie Ovalie.

Et aussi sur Twitter :
@BoucherieOvalie
@OvaleMasqué


Dans la même série :


Poule A :

La France par Ovale Masqué
Les Iles Tonga par Ovale Masqué
Le Canada par Fourchette & Desman
La Nouvelle-Zélande Par Vern Crotteur
Le Japon Par Capitaine

Poule B :

L'Angleterre Par Poteau Feu
L'Argentine Par Ovale Masqué et Ovale de Grace
La Roumanie Par Capitaine
L'Ecosse Par Damien Try
La Géorgie Par Capitaine

Poule C :
L'Irlande Par Ovale Masqué
L'Italie Par Thomas Perotto
La Russie Par Damien Try
Les USA Par Desman
L'Australie Par Sud Rugby

Poule D :
La Namibie Par Jonny WillKillSoon
Le Pays de Galles Par Guilhem Guy Crado

A venir : Hey Manu Samoa, tu descends ?
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Les Samoans devraient s'imposer assez largement vu la sélection fidjienne...

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