La Coupe de l'Immonde N°14
Chronique satirique : présentation de l'équipe de rugby des Etats-Unis !
La Coupe de l'Immonde N°14

Aujourd'hui, Ovale Masqué a la flemme de vous faire une intro bien comme il faut, car il a l'impression de se répéter et parce qu'il est bourré. M'enfin ça c'est comme d'habitude. Il vous introduit tout de même Desman, qui après avoir commis la fiche canadienne en compagnie de Fourchette, s'attaque en solo aux aigles américains qui en fait ne sont pas des aigles, comme vous l'apprendrez dans quelques lignes. Amusez-vous bien.

Présentation : le XV des Etats-Unis


Couleurs : Bleu et blanc
Emblème : L'aigle américain à tête blanche, qui d’ailleurs n’est pas un aigle mais un pygargue (99% de nos lecteurs s’endormiront moins cons ce soir)
Surnom : Les Eagles
Ennemi juré : Leurs voisins canadiens depuis la triste disparition d’Oussama Ben Laden.
Hymne des supporteurs : ‘Drill Baby Drill’ à ma droite, ‘Yes We Can’ à ma gauche.
Joueur mythique: Forrest Gump, l’ailier le plus rapide de tous les temps. Il faut juste lui rappeler de plonger quand il est dans l’en but.

D’après le désormais célèbre site CIAWorld FactBook (une désopilante parodie de Facebook par les services secrets américains), les États-Unis sont un petit pays du tiers monde que personne ne connait et dont l’armée rachitique est en guerre quasi permanente pour défendre son territoire face à un gros méchant voisin qui veut lui voler ses ressources naturelles. La famine y est endémi… Ah merde on s’est trompé de ligne, c’est l’Érythrée ça!
Reprenons. Les États-Unis sont un grand pays industrialisé que tout le monde connaît - même ceux qui ont raté leur BEPC et dont l’armée. La plus puissante au monde est en guerre quasi permanente dans des pays se situant en général à l’autre bout de la planète, et ce afin de leur apporter liberté et démocratie. Malgré toutes ces bonnes intentions le pays souffre d’une image désastreuse de part le monde. C’est pourquoi afin de se rattraper ils ont aussi inventé les hamburgers, le Coca-Cola, Batman, et le magazine Playboy.

C’est d’abord en Californie, au XIXe siècle, que le rugby est apparu. Se développant rapidement, notamment dans les universités de tout le pays, le rugby permit même aux États-Unis de remporter 2 médailles d’or quand ce sport était encore olympique. Mais qui s’en souvient encore ? Aujourd’hui, loin, très loin derrière les deux sports rois que sont le baseball et le football (américain of course), le rugby fait figure de folklore exotique, parfait pour un échauffement gentillet avant d’enfiler les casques et protections d’un dimanche habituel de NFL. Mais dans un pays qui est à l'échelle d'un continent, tout le monde arrive à se faire une petite place au soleil de Fox Sports.
Longtemps derrière leurs voisins canadiens en termes de performances, le rugby américain commence à s'affirmer au niveau international depuis les années 90. Car il faut bien le dire c'était un peu la honte de perdre face à ces 'rednecks' (culs-terreux) de canadiens à chaque confrontation. Les présidents américains successifs ont donc décidé de tailler dans le budget de la NASA pour alimenter celui de la fédé de rugby. Les résultats se sont rapidement montrés à la hauteur des investissements : aujourd’hui les ricains sont 17e au classement IRB, juste derrière… le Canada.

Style de jeu


Créatine, KFC et Budweiser, sont les trois axes majeurs travaillés le plus souvent lors des entraînements des joueurs de l’oncle Sam. Au grand dam de leur entraîneur irlandais, pour qui la Guinness paraîtrait évidemment mieux indiquée. Mais en match, et malheureusement pour leurs adversaires, les Eagles oublient tout ce qu’ils ont si durement travaillé pendant tout l’hiver pour devenir une équipe dure et chiante à manœuvrer.

La star


Takudzwa Ngwenya. Né en 1985 à Harare, capitale bien connue du Zimbabwe, il aurait pu connaître un destin ordinaire : être enrôlé comme enfant-soldat à 10 ans, attraper le sida à 15, pour finalement mourir de faim à 17. Mais le destin en avait décidé autrement. Il traversa l’Atlantique pour aller voir si le rêve américain existe encore. Vous en jugerez par vous-même : études dans une prestigieuse école texane, puis sélectionné dans l’équipe américaine des -19 ans, puis dans celle de rugby à 7, et finalement embarqué in-extremis pour la CDM 2007 lors de laquelle il étrenne sa première sélection face à l’Angleterre. On connaît la suite : Takudzwa inscrit face à l’Afrique du Sud un essai mémorable en traversant la moitié du terrain le long de la ligne et en enrhumant un certain Bryan Habana au passage. Élu essai de l’année par l’IRB, ce haut fait d’armes lui promettait alors de signer dans un grand club européen (En fait on sait tous qu’il a fini au Biarritz Olympique, mais faut pas gâcher la fin de notre joli conte de fées... Ca va c'est une vanne !)



Le joueur à suivre


Todd Clever. Le capitaine de la sélection a été le premier américain à jouer en Super 14 (Golden Lions). Facilement reconnaissable de par son physique - sorte de croisement entre Conan le Barbare et un surfeur californien - il évolue en 3e ligne et compte 35 sélections avec les Eagles, ainsi que 24 dans l’équipe nationale de rugby à 7. Capitaine exemplaire il a marqué 2 essais dans le match couperet face à l’Uruguay qui qualifie son équipe pour la CDM, dont le deuxième en position de 3/4 suite à la blessure de l’ailier agenais Kevin Swiryn à 5 minutes de la fin du match. Le voici s'illustrant dans un domaine qu'il maîtrise également avec brio : la violence pure.



Le joueur à ne pas suivre, puisqu'il sera chez lui sur son canapé


Mike Hercus. L’ouvreur mythique de la sélection, meilleur marqueur américain de tous les temps, et capitaine lors de la précédente édition de la coupe du monde, est en préretraite dans un club amateur du côté de Sydney où une épaule récalcitrante l’empêche trop souvent de jouer. Ceci peut paraître cruel pour celui qui était encore déterminant lors de la campagne qualificative face à l’Uruguay.

Le joueur qui va faire s’arracher les cheveux aux commentateurs


Les États-Unis étant une terre d’immigration, les joueurs au nom exotique ne manquent pas: Matekitonga Moeakiola, Alipate Tuilevuka, et bien sûr Takudzwa Ngwenya, pour lequel certains commentateurs français n’ont toujours pas compris au bout de 4 ans comment ça se prononce.

Le coach


Entraînés pas Eddie O’Sullivan, l’homme qui a réussi l’exploit de ne rien gagner avec la plus belle génération irlandaise de tous les temps, et ce malgré 7 années passées à sa tête (2002-2008). Espérons pour lui et ses nouveaux protégés de meilleurs résultats lors de cette CDM 2011.
À noter que Eddie avait déjà entraîné les avants de la sélection américaine de 1997 à 1999, juste avant d’intégrer le staff national irlandais. Il n’est donc pas en terrain inconnu, ce qui est assurément un avantage.

Sélection de 36 joueurs pour la CDM


Avants: Inaki Basauri (L' Aquila), Chris Biller (San Francisco Golden Gate), Todd Clever (Suntory Sungoliath, Japan), Pat Danahy (Life University), Cameron Dolan (Life University), Eric Fry (Las Vegas Blackjacks), JJ Gagiano (Univ. of Cape Town), Nic Johnson (Unattached), Will Johnson (London Welsh), Scott LaValla (Stade Francais), Mike MacDonald (Leeds Carnegie), Brian McClenahan (Olympic Club), Mate Moeakiola (Bobigny 93), Shawn Pittman (London Welsh), Hayden Smith (Saracens), Louis Stanfill (Mogliano), Phil Thiel (Life University), John van der Giessen (Utah Warriors)

Arrières: Paul Emerick (Life University), Tai Enosa (Belmont Shore), Troy Hall (New York Athletic Club), Colin Hawley (Olympic Club), Nese Malifa (Glendale), Taku Ngwenya (Biarritz), Mike Palefau (Utah Warriors), James Paterson (Otago Highlanders), Mike Petri (New York Athletic Club), Blaine Scully (University of California - Berkeley), Robbie Shaw (Bristol Rugby), Junior Sifa (Nottingham RFC), Andrew Suniula (Chicago Griffins), Roland Suniula (Boston Rugby), Kevin Swiryn (Agen), Zack Test (Unattached), Tim Usasz (Nottingham RFC), Chris Wyles (Saracens)
Ce qui fait seulement 11 joueurs évoluants dans des clubs professionnels.

Le scénario idéal


Après avoir cueilli à froid pour leur premier match, des stars irlandaises trop sûres d’elles et connues par cœur par le coach O’Sullivan, les américains voient se profiler THE GAME à ne pas perdre : la Russie, terre ancestrale des horribles bolcheviks. Abusant de vodka pour se motiver dans les vestiaires avant le match, les russes se trompent d’en but dès le coup d’envoi. Victoire 100 à 0 des Eagles, l’affront de Spoutnik et Gagarine est enfin lavé. Opposés ensuite aux Wallabies, les Eagles sortent le match de leur vie et échouent courageusement à seulement 5 points des futurs vainqueurs de la compétition. Reste donc à battre les pizzaïolos pour accéder aux quarts, ce qui est accompli avec maîtrise et brio.
En quart ils battent leurs voisins canadiens 30 à 29 pour une accession historique en demi ! Paris Hilton fait le déplacement spécialement pour faire la fête (et quelques home made vidéos) avec l’équipe toute la nuit). S’ensuit une semaine de gueule de bois et une défaite en demi dont nous tairons le score par pudeur. Mais peu importe, après ce parcours historique le pays les attend en héros…

Le scénario catastrophe


Premier match, première défaite, face aux irlandais. Pour des dizaines de milliers d’américains raillés et opprimés à cause de leur rouquemoutitude, c’est un peu la Saint Patrick avant l’heure. La communauté irlandaise de ’Big Apple’ est en liesse… Deuxième match et raclée face à des australiens survoltés et sans pitié. L’enclos des kangourous du zoo de New York est en liesse…

Pour leur troisième match, ils se retrouvent face à des russes emmenés par Vladimir Poutine lui-même, alors que nos Eagles ont dû se contenter d’un télégramme d’encouragement de Natacha Obama, fille cadette du président. Déconcertés par cette différence de traitement, ils s’inclinent 0-3 face à des russes plus joueurs que jamais. Le quartier de 'Little Odessa', dans le sud de Brooklyn, est en liesse…

Reste un dernier match face à l’Italie, pour sauver l’honneur. Les Eagles maitrisent le match depuis le coup d’envoi lorsque survient le drame de la 79e minute. Ayant abusé de graines germées bios lors d’un barbecue californien, les joueurs à la bannière étoilée sont atteints d’une épidémie foudroyante de bactéries E.colie. L’arbitre incommodé par l’odeur demande 15 remplacements temporaires. N’ayant pas assez de joueurs sur le banc les Américains doivent déclarer forfait. 'Little Italy', en plein cœur de Manhattan, est en liesse…

Le pronostic


Battus par leurs voisins canadiens lors des qualifications, les Eagles ont dû passer par un round supplémentaire face à l’Uruguay pour gagner le voyage en allblackie. Étant dans la poule de l’Australie et de l’Irlande, on voit mal comment ils pourraient se qualifier pour les quarts, surtout quand on sait qu’une victoire sur l’Italie serait déjà un exploit. Mais les Eagles auront à cœur de s'affirmer comme des leaders parmi les nations de 'division 2' de l'IRB, et cela passe par au moins 2 victoires dans leur poule. Si le match face à la Russie ne devrait pas poser de problème, en revanche, ils devront réaliser un coup face à l’une des trois autres équipes. Les paris sont ouverts…

Bonus


Parce que c'est pour nous tous un ami...



Crédits :


Desman avec l'aimable participation de l'équipe de la Boucherie Ovalie. Merci à Capitaine pour le drapeau et à Ovale Masqué, cet homme à femmes si ténébreux et au charme si subtil, d'avoir ajouté les vidéos.
Si vous aussi vous trouvez que « I Love Amercica » de Patrick Juvet est un sacré monument de la chanson française, venez nous aimer d'amour sur la page Facebook de l'Immonde du Rugby ou bien aussi sur celle de la Boucherie Ovalie.


Dans la même série :


Poule A :

La France par Ovale Masqué
Les Iles Tonga par Ovale Masqué
Le Canada par Fourchette & Desman
La Nouvelle-Zélande Par Vern Crotteur
Le Japon Par Capitaine

Poule B :

L'Angleterre Par Poteau Feu
L'Argentine Par Ovale Masqué et Ovale de Grace
La Roumanie Par Capitaine
L'Ecosse Par Damien Try
La Géorgie Par Capitaine

Poule C :
L'Irlande Par Ovale Masqué
L'Italie Par Thomas Perotto La Russie Par Damien Try

A venir : Comme promis, nos amis de SudRugby nous offriront la fiche de l'Australie et pour l'avoir lue, je peux vous dire qu'on va bien rigoler.
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  • Desman
  • il y a 12 ans

Je suis bien d\'accord, c\'est la meilleure fiche du monde entier de tous les temps. En toute objectivité.
(J\'ai quand même noté deux virgules et une parenthèse mal recopiées)

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