L'Immonde du Rugby N°33
Ovale Masqu vous offre 15 bonnes et moins bonnes raisons de continuer à supporter le Biarritz Olympique et de croire à son maintien en Top 14
Le BO est plus que jamais en danger. Sèchement battus par une équipe de l'USAP dont le niveau technique pourrait pourtant effrayer des entraîneurs de Fédérale 3, les Biarrots n'ont plus que 8 matchs pour se sauver, mais plus grand monde n'y croit. La plupart des Basques envisagent déjà d'aller supporter Bayonne qui vient de remporter 6 points sur les deux derniers matchs et qui voit donc l'avenir plus sereinement, d'autant plus que le départ du chat noir Yoann Huget semble de plus en plus probable. Si à l'Immonde du Rugby nous nous sommes souvent moqué du Bého, aujourd'hui nous prenons parti : Biarritz doit rester en Top 14. Pourquoi ? Parce que sinon, ce sera beaucoup moins drôle. La preuve avec les 15 raisons de continuer à supporter Biarritz et de croire en leur maintien. 15 comme le rugby à XV, un sport pratiqué par le Biarritz Olympique (enfin il paraît).


1. Parce que Serge Blanco

« Moi vivant, le BO ne descendra jamais en Pro D2 ». Ce sont les mots qui auraient été prononcés par Serge Blanco lors du dernier rendez-vous de la pègre Ovalienne, quelque part dans un stade abandonné – donc probablement au stade Yves du Manoir de Colombes. Et quand il parle comme ça, personne n'ose le contredire, même pas Mad Mourad, le Scarface de la région PACA, ou son acolyte Bernard Laporte, le Ace Rothstein de Gaillac. Si le Bého est relégué à la fin de la saison, Serge Blanco reprendra la tête de la Ligue et réinstaurera le Top 16. Voire le Top 20. Surtout qu'il a des amis de poids derrière lui, tels que Paul Goze.
On ne doute pas que Serge trouvera également un moyen d'obtenir une dérogation pour pouvoir jouer la H Cup. Par exemple en arguant que le club a aidé à l'intégration des clubs italiens sur la scène européenne en perdant successivement contre Aironi et Trévise.

2. Parce que Benoit Baby

Benoit Baby est un peu une anomalie dans le paysage rugbystique français. Parfois bon, souvent quelconque voire mauvais, il n'a connu que trois clubs, mais pas n'importe lesquels : Toulouse, Clermont, et Biarritz. C'est finalement un peu le Mark Whalberg du rugby : vous savez, cet acteur mono-expressif dont on ne sait pas trop comment il a réussi à tourner avec les meilleurs réalisateurs contemporains, de Scorsese à Tim Burton en passant par James Gray ou Paul Thomas Anderson. A noter que Jacques Delmas lui, est le Benoit Baby des entraîneurs, mais c'est un autre sujet qu'on abordera une prochaine fois.

Si l'on suit donc cette logique, Benoit Baby devrait prochainement continuer son tour de France du prestige et signer au Stade Français ou à l'USAP. On parie plutôt de lui sur le club catalan qui aura besoin de se renforcer à l'arrière pour combler l'absence de Jérôme Porical, porté disparu depuis la finale 2010, et dont le fantôme est annoncé au... Bého. Mais pour boucler son prochain transfert, Benoit Baby aura tout de même besoin de faire une série de 4-5 bons matchs, comme cela avait été le cas avec Clermont en 2008. On se rappelle qu'à l'époque, cette bonne passe lui avait d'ailleurs permis de décrocher une sélection en bleu... à l'ouverture, contre le Pays de Galles. Une performance mémorable, conclue sur une blessure après 28 minutes de jeu : il avait alors prouvé qu'il n'avait pas grand chose à envier à David Skrela au poste de N°10.

Comme depuis le début de l'année, Benoit a plutôt été mauvais, on estime donc que son pic de forme aura forcément lieu entre les mois de mars et mai : donc lors des matchs décisifs pour le maintien du club, et qu'il sauvera de la relégation en passant une pénalité de 50m contre Stade Français lors de l'ultime journée. Vous l'aurez lu ici en premier.

3. Parce que Bolakoro

A l'heure où la plupart d'entre vous s'extasie sur les courses chaloupées de Matanavu et autres ailiers racés tels que Maxime Médard ou Pascal Papé, nous on préfère parler de Bolakoro, joueur beaucoup plus humain et attachant (on utilise ces termes pour ne pas dire nul, ce qui ne serait pas sympa). Vous avez besoin d'un ailier dans votre effectif et vous n'avez pas d'argent pour recruter une star de l'hémisphère sud en pré-retraite ? Surtout, n'aller pas piocher dans votre centre de formation, si on savait former des ailiers, ça se saurait. Achetez plutôt fidjien : c'est pas cher, et ça court toujours plus vite qu'un Français. Hélas, il existe depuis quelques années le phénomène des faux fidjiens, dont Bolakoro est un des meilleurs exemples. Incapable de faire un crochet et se faisant régulièrement battre par Fabien Barcella au 100 mètres, Bolakoro n'a de fidjien que le passeport, et d'ailleurs, on conseillerait bien au Ministère de l'Intérieur de jeter un œil à son authenticité.

Après 4 saisons au club pour pratiquement autant d'essais, Serge Blanco aurait pu repérer l'arnaque et résilier le contrat de Bolakoro. Finalement il ne l'a pas fait : de toute façon un ailier au Bého, c'est juste un mec qui est là pour rattraper les passes au pied de Yachvili directement dans l'en-but. Un peu comme un receveur au football américain. Et nous comme on aime bien Bolakoro quand même, on parie que c'est ce qu'il fera en fin de saison pour sauver le club basque, lors de l'ultime match contre le Stade Français. Bon, évidemment, il oubliera de courir vers les poteaux pour faciliter la transformation, comme à son habitude. D'où la pénalité victorieuse de Baby sur la sirène, donc.

4. Pour éviter la fusion avec Bayonne

Bon l'avantage, c'est qu'en jouant avec Joe Rokocoko, Bolakoro retrouverait enfin quelqu'un qu'il serait capable de battre au 100m. Mais la fusion entre le Bého et l'Aviron est une union contre nature qui ne devrait jamais avoir lieu : c'est comme croiser les effluves, c'est mal, c'est tout.

5. Pour que Yachvili puisse continuer à briller

Tout le monde le sait, Schlomo-Sean n'est bon qu'au BO et que contre l'Angleterre, comme si ce joueur n'était finalement capable de s'épanouir que dans un contexte de médiocrité générale. En cas de relégation du Bého, il serait obligé de signer dans un vrai club de rugby et deviendrait donc un joueur quelconque, un soldat parmi tant d'autres. On imagine alors facilement la chute : perdant tous ses contrats de sponsoring avec Petrol Han, il serait contraint à l'exil dans sa Géorgie d'origine, où il deviendrait le nouveau sélectionneur national. Après une engueulade avec Mamuka Gorgodze lors de son tout premier entraînement collectif, il finirait empalé au bout d'un poteau de rugby quelque part dans un terrain vague de la banlieue de Tbilissi. En Angleterre et à Bayonne, un jour de congé est créé pour célébrer sa disparition.
Sauver le BO, c'est également sauver Dimitri Yachvili.

6. Parce que Damien Traille

Inutile d'en dire plus. Si vous voulez en savoir plus sur la vie formidable du prodige béarnais, nous vous conseillons la lecture de son excellente biographie non-officielle par Claude Pèze.

7. Parce que Marcelo Bosch

Serge Blanco a beau avoir créé une marque de vêtements de luxe, il n'en garde pas moins un goût certain pour les contrefaçons. Après le faux fidjien avec Bolakoro, Serge a opté en 2006 pour la marque-repère de Juan Martin Hernandez : vaguement beau gosse, buteur, capable de jouer à tous les postes derrière, c'était forcément une bonne affaire. Sauf qu'au bout de 6 saisons à Biarritz, Marcelo affiche un taux de réussite devant les perches de 12%, et on ne sait toujours pas vraiment quel est son vrai poste, celui qu'il a tenu avec le plus régularité étant à l'infirmerie. Bon, on se moque mais Marcelo est quand même un joueur talentueux, aussi imprévisible que sa coupe de cheveux Mannixienne et capable d'étincelles de génie de temps à autres. Un joueur qui dans un contexte plus favorable pourrait enfin exploser et exprimer son vrai potentiel. Puis Marcelo, ce sont quand même les supporters biarrots qui en parlent le mieux : « Il est quand même moins nul que Peyrelongue ».

8. Parce que Sylvain Marconnet

Un mec qui a subitement l'envie de se prendre pour Hermann Mayer à 4 mois de la Coupe du Monde 2007, puis qui décide de relancer sa carrière en signant à Biarritz pour participer à celle de 2011, c'est une sorte de super héros de la lose, et rien que pour ça il mérite le respect.

9. Parce que l'Instant Norvégien

Ah la Norvège... le pays d'Ikea, des Krissprolls, de Bjorn Borg, d'Abba, des étudiantes Erasmus en mini-short en plein hiver... quoi, c'est la Suède ça ? Ah. Bon ben alors la Norvège... le pays du saumon... d'Eva Joly... puis du saumon aussi, mais surtout des frères Lund. Deux frères que tout oppose physique : Magnus, 1m91, porte de longs cheveux blond et possède des traits délicats, une sorte de David Bowie sous stéroïdes, flanker gratteur mais aussi coureur de premier choix, international anglais à 10 reprises. Le second, Erik, 2m03 est chauve, barbu, et a a un look de figurant dans Conan le Barbare. Poutre du pack biarrot en seconde ligne, il est lui international norvégien, parce que jouer des matchs de rugby par -30 degrés, c'est beaucoup plus fun. Ca c'est de la fratrie, pas comme les deux mannequines italiennes brushinguées qui ont ouvert un magasin de fringues à Paris. Vous savez de qui je parle.

10. Parce qu'il y a des bons joueurs au BO

Mais si, sans déconner : Barcella, Héguy, Carizza, les frères Lund, Imanol, Lakafia, Guyot, Lauret, Yachvili, N'Gwenya, Bosch, Traille, Balshaw, Peyrelongue. Bon ok, peut être pas Peyrelongue.

11. Parce que leur recrutement est rigolo

Le Bého a tout de même été capable cette saison de nous recruter Matt Dunning, ce pilier australien obèse qui est la risée de tout son pays car on dit de lui qu'il serait capable de se faire plier par Romain Teulet en mêlée fermée. Heureusement, si les recruteurs biarrots sont à coté de la plaque, les médecins sont eux un peu plus compétents et ont fait remarquer avec justesse qu'on est pas apte à la pratique du rugby quand on fait plus de 177 kilos. Autre recrue phare du club : Dan Caprice, joueur de 7 qui a réussi l'exploit de jouer encore moins que Willie Mason à Toulon depuis le début de la saison.

Pour l'année prochaine, les Biarrots ont déjà engagé Matt Berquist. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Berquist est passé par les Crusaders où il n'était pas assez bon pour être la doublure de la doublure de Dan Carter. Actuellement au Leinster, il n'est pas non plus suffisamment bon pour être la doublure de la doublure de Jonathan Sexton. Un poids lourd donc a priori, même si on est jamais à l'abri d'une Brock James. Si on ajoute à cela la rumeur de l'arrivée du héros du peuple clermontois Jérôme Porical ou encore mieux, celle de Mike Tindall, on aura vraisemblablement de quoi se marrer la saison prochaine.

12. Parce que Jack Isaac

Jacques Delmas, Simon Mannix, Mathieu Lazerge, Thomas Lièvremont, Jean-Pierre Elissalde, Phillippe Berbizier... tu trouves que le rugby c'était mieux avant et qu'avec tous ces entraîneurs virés, ça devient vraiment comme le foot, ce sport créé par Satan pour faire grimper les audiences de TF1 ? Alors tu aimeras le Biarritz Olympique qui s'entête à garder Jack Isaac depuis 5 ans. Bon, on ne saurait trop juger des qualités techniques de ce bon vieux Jack, mais sachant qu'il est tout de même censé être en charge du jeu offensif du Bého, et vu les horreurs qu'on voit tous les weekend, quelque chose nous dit que c'est pas forcément un cador. Pourtant il est toujours là au bord du terrain, sympa et avenant, avec sa casquette et son accent down under si cool. De toute façon, tout le monde sait que c'est le Yach et Hari qui font la compo, et on s'est habitué : finalement, Jack est tout autant la mascotte du club que Geronimo l'Indien.

13. Parce qu'ils ont des noms rigolos

Xabi Argagnon, Paul Couet-Lannes, Albertus Buckle, Philippe Bidabé, Jean-Pascal Barraque, Talalelei Gray, Luix Roussarie, Takudzwa Ngwenya, Yann Lesgourgues, Eusebio Guinazu, et bien sûr Imanol Harinordoquy.... si le Bého n'a que 25 points au classement du Top 14 pour le moment, ils peuvent facilement en avoir 8500 au Scrabble. Ce qui ne leur servira pas à grand chose dans leur situation, certes, mais quand même.

14. Parce que Iain Balshaw

Iain Balshaw c'est 35 sélections avec le XV de la Rose, 3 avec les Lions Britanniques, deux Tournois des 6 Nations et une Coupe du Monde de rugby en 2003. Bon, ça c'est une chose. Mais Iain Balshaw, c'est aussi un peu le Clément Poitrenaud anglais, ce qui le rend particulièrement touchant (vous aurez compris qu'on aime bien les losers magnifiques). Aussi connu pour ses relances tranchantes que ses trouades légendaires, Iain est à ce jour le seul international anglais à avoir eu l'honneur de se faire insulter en direct sur la BBC. C'était en 2008 lors du Tournoi, lorsqu'il récupéra un renvoi de François Trinh-Duc qui n'avait pas fait 10 mètres (ce qui ne permettra donc pas aux Anglais de bénéficier d'une mêlée au centre du terrain). Le consultant maison Brian Moore, ex-talonneur du XV de la Rose, avait alors laissé échapper un très beau « Don't touch it you half wit! », half wit qu'on peut traduire en français pas demeuré, abruti ou attardé, comme vous préférez. Imaginez Raphaël Ibanez traiter Maxime Médard de gros teubé sur France 2, c'est presque pareil. Balshaw, c'est aussi le meilleur ami de la légende Mike Tindall. Tellement copains que le dimanche matin, ils aiment bien prendre le thé à poil sur un terrain de rugby, comme le prouve cette fascinante photographie.

L'Immonde du Rugby N°33





15. Parce que sinon Lulu Harinodoquy va venir nous péter la gueule

Bon c'est facile, mais si je la sortais pas un petit malin se serait précipité pour le faire à ma place dans les commentaires. Je suis bien content de lui avoir pourri sa journée.

En attendant le prochain numéro, soyez Immondes

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