L'Immonde du Rugby N°30 - Partie 1
L'Immonde du Rugby fait le bilan (sanguin) du premier tour de H-Cup. Qui a rendu la meilleure copie ? Quels sont les cancres ?
Mauvaise nouvelle : contrairement à ce qu'il souhaitait, la comparution de Mourad Boudjellal devant la commission de discipline de la LNR n'a pas été retransmise en live sur CNN. Sevrés des images et des enseignements du plus grand visionnaire du rugby français, nous allons donc malheureusement encore devoir parler de rugby aujourd'hui. Je sais, je vous entends soupirer de dépit derrière vos petits écrans d'ordinateurs.

Car pour ceux qui s'intéressent toujours à ce sport d'un autre âge, vous n'êtes sans doute pas sans savoir que la phase de poule de la Coupe d'Europe de rugby, cette Heineken Cup qui passionne tant les foules, vient de se terminer. Il est donc l'heure de faire un bilan (sanguin, forcément) de ce premier tour. Et comme mettre des notes est apparemment à la mode, nous vous proposons cette semaine le conseil de classe des clubs européens. Demain, dans une seconde partie (oui nous sommes particulièrement généreux pour ce N°30 - déjà, l'émotion nous submerge) l'Immonde vous présentera (ou re-présentera) les joueurs à surveiller lors des 1/4 de finale.


Les bons élèves

Munster , Leinster et Ulster

Mourad Boudjellal avait raison. Le rugby français est raciste. Brice H., aujourd'hui supporter à plein temps de l'ASM Clermont Ferrand, vous le dira mieux que nous : un Irlandais dans un ruck, ça va, c'est quand il y en a plusieurs que ça pose problème.

Tricheurs, truqueurs, profitant de l'étrange bienveillance des surveillants à leur encontre, cette année encore ils se sont débrouillés pour être les premiers de la classe. Mais pourquoi sont-il aussi méchants ? Sans doute parce qu'ils sont roux et qu'ils ont des parents alcooliques, ce qui motive chez eux un sentiment de revanche exacerbé. Mais ne soyons pas de totale mauvaise foi non plus : ils ont aussi produit un beau volume de jeu, ce qui rend décidément bien inexplicable les piètres performances de leur équipe nationale. Mais bon après tout, ça c'est leur problème. Avec un ¼ et une ½ à domicile, le Munster semble avoir un chemin tout tracé vers la finale, leur première depuis 2008 – une éternité pour eux. Il paraît d'ailleurs que Nigel Owens a déjà réservé ses billets pour Limerick en avril et en mai.

Les bien mais pas top

Clermont Elève sérieux et appliqué, sans plus. Clermont et la H-Cup, ça n'a jamais été l'amour fou. Clermont et le championnat de France non plus d'ailleurs mais bon. Toujours est-il que l'ASM ne s'est qualifiée qu'à trois reprises pour les ¼ de finale (dont une fois sous l'ère Cotter) et n'a jamais réussi à aller plus loin. Quand on sait que l'ennemi juré briviste l'a remporté une fois (si si, on vous jure) et même le Bého, le Stade Français, Perpignan et Colomiers ont réussi à aller en finale, ça fout quand même un peu la honte. Pour les plus jeunes, Colomiers était un club autrefois prestigieux qui a disparu depuis, et dont personne ne peut assurer avec certitude qu'il a réellement existé, un peu comme l'Atlantide.

Cette année, les jaunards ont fait le boulot pour s'assurer une qualification. Solides à domicile, les bougnats n'ont pas réalisé de performance mémorable (si ce n'est une large victoire contre Leicester, sans bonus toutefois) et n'ont pas su gagner ailleurs qu'en Italie. Pas suffisant pour gagner le droit à un quart à domicile donc. Mais la rencontre contre les Saracens paraît abordable, sachant que l'an passé en match de poule, les Clermontois étaient allés gagner à Vicarage Road en titularisant Tasesa Lavea et Kevin Senio, donc pour ainsi dire en jouant sans charnière. Bon évidemment, dans le contexte d'un ¼ de finale, ce sera autre chose. Au moins, ils pourront se dire que Brock James ne butera pas ce coup-ci.

Edimbourg

L'élève qu'on croyait destiné à un repasser son BEPC et qui de façon inespérée, devient un génie en cours d'année. Edimbourg, avant c'était cette petite équipe sympa, qui envoie du jeu et se prend des branlées chaque année en H-Cup. Cette année, Edimbourg, c'est cette petite équipe sympa qui envoie du jeu, sauf que bizarrement, ça marche. Portés par une belle dynamique après une victoire contre Bath et le match de légende contre le Racing, les Ecossais ont eu le déclic et surfent sur la vague depuis. Mais l'effet de surprise est un peu passé maintenant. On va donc voir ce que les Ecossais ont vraiment sous leur kilt contre Toulouse qui n'est quand même pas du genre à prendre les petites équipes de haut. (non on déconne, ils font ça tout le temps).

Cardiff & Les Saracens

Vu le niveau général de leurs classes, c'était facile de s'en sortir avec les meilleures notes. On verra ce qu'il valent aux examens de fin de d'année. On note quand même que Cardiff fait son retour au premier plan après leur demi-finale de 2009 et leur victoire en Challenge l'année suivante. Quant aux Sarries, il était important qu'au moins une équipe de l'hémisphère sud soit représentée.

En progrès

Trévise

Après l'USAP en 2010, Trévise a cette année réussi à faire tomber le Bého et à faire match nul contre les Ospreys. Une preuve de plus que le théorème de Guy Novès (un club italien = 10 points) est obsolète.

Les branleurs : Toulouse

Vous avez tous eu un mec insupportable comme ça dans votre classe : talentueux mais trop sûr de lui et se reposant sur ses acquis, qui n'en branle pas une mais s'en sort toujours avec la moyenne à la fin de l'année. En H-Cup, cet élève tête à claques c'est bien sûr le Stade Toulousain. Déjà habitué à perdre un match bêtement pour foirer tous ses espoirs de disputer un ¼ de finale à domicile (Glasgow 2009, Wasps 2011...), les rouges et noirs ont fait encore mieux cette année en réussissant à en perdre deux. Au final Toulouse s'en sort in extremis (grâce à l'élève Connacht qui l'a bien aidé à faire ses devoirs lors de la dernière journée...) et comme ils sont décidément vernis, ils se déplaceront à Edimbourg, a priori l'adversaire le plus « facile ». On notera quand même que Guy Novès aurait enfin pu réaliser le fameux doublé si le club avait été reversé en Challenge Cup. Vraiment dommage.

Les puceaux

Connacht & Montpellier

Voilà ce que ça donne de sauter une classe : on se retrouve parmi les grands et on voit bien qu'on n'est pas au niveau. En plus, on doit se taper les parents d'élèves complètement dépressifs, comme ce pauvre Monsieur Galthié qui risque de ne pas passer l'hiver s'il continue comme ça.

Les cancres

Racing Métro 92

Le Racing s'est ramené à l'école dans la limousine de Tonton Jacky et en portant un polo Eden Park à 800 euros. Mais le bling-bling ne fait pas tout, malgré une « voie royale » (merci le Midol, on en rigole encore) donc une poule qui paraissait à leur portée, les Racingmen ont réussi l'exploit de perdre 5 matchs sur 6, dont 3 à domicile, devant 9 spectateurs médusés. Notons tout de même qu'ils ont sauvé l'honneur en réalisant un très beau match à Cardiff, malgré la défaite. Si on ajoute à ça le mémorable match face à Edimbourg, on peut dire que le Racing est la seule équipe qui représente encore le french flair en France, et avec Berbizier comme entraîneur ce n'est pas un mince exploit.

Northampton :

Un début de championnat raté à cause des internationaux partis se bourrer la gueule à la Coupe du Monde, une défaite inaugurale contre le Munster à cause d'un drop d'O'Gara à la 84ème minute, des essais gags et à moitié non-valables encaissés contre les Scarlets lors du second match : en fait, les Saints ont récupéré le karma inverse des Toulousains. Tant pis pour les finalistes de la dernière édition, que l'on reverra l'année prochaine sans Chris Ashton. Plus que Hartley et Lawes et ils auront presque l'air sympathiques.

Castres :

Comme chaque année Castres se qualifie pour la H-Cup mais décide de ne disputer que les matchs à domicile. Ce qui ne les empêche pas de les perdre quand même la plupart du temps. Merci, à l'année prochaine.

Les London Irish

Mettre « Irish » dans le nom de son club et porter un maillot vert ne suffit pas à berner l'ERC et à acheter les arbitres apparemment.

Les Ospreys

Sans Phillips, Hook et Byrne, les Hairsprays sont beaucoup moins flamboyants. Plus un joueur dans cette équipe ne se fait faire des UV, ce qui est une trahison des valeurs du rugby gallois immortalisées par Gavin Henson. Pire, ils ont réussi à encaisser un essai de Benoît Baby, ce qui devrait leur valoir une exclusion de la H-Cup jusqu'en 2014.

A venir demain dans la seconde partie, la présentation des joueurs à suivre (de loin pour certains) lors des 1/4 de finale.
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  • wakomi
  • il y a 12 ans

En fait un autre vestige de colomier est wisniewski, sans oublier galthié, toujours dans le rugby.

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