WTF - Vis ma vie de supporter dans son canapé lors de la victoire du XV de France
Regarder un match dans son canapé, c'est pouvoir rager devant les ralentis.
Dans cet article, vous vivrez le match France/Ecosse en première personne. Attention les yeux, le rédacteur n'y connait rien au rugby et il était intéressé par autre chose que le match.

Samedi 23 Février à 15h15, horaire choisi pour programmer le match opposant nos tricolores aux Écossais. Malgré les blessures qui déciment le XV du chardon, Hogg et Russell entre autres, la rencontre prend des tournures de match piège. Il faut avouer qu'on arrive au Stade de France avec une belle série de défaites en cours quand même. Et qui plus est, notre dernière sortie n’avait rien d’encourageant.

AVANT MATCH

Pour ma part, je prends place sur le canapé, encore harassé de mon vendredi soir. Le soleil rayonne dehors et une côte à l’os de 1 kilo 600 grille gentiment sur le barbecue, pour parfaire mon summor body évidemment. L’après-midi s’annonce superbe, j’espère que les « Scottishs » ne viendront pas gâcher la fête. Il faut dire qu’un match de l’équipe de France un samedi après-midi a tout du match piège pour les supporters également. Les taverniers eux, se frottent les mains.

Dès le couloir, le capitaine français harangue ses coéquipiers « c’est pour nous aujourd’hui les gars, c’est pour nous ! ». Optimiste ou voyant Guilhem Guirado ? En tout cas, nos bleus qui jouent en blanc montrent déjà qu’ils ont à cœur de remporter ce match. Bon, il faut avouer que ça aurait été surprenant de les voir rentrer en claquettes et en traînant des pieds, mais on est à l’abri de rien dans le rugby français en ce moment.

Comme à son habitude la Marseillaise, scandée par un Stade de France comble, me fout les poils. Je doute néanmoins sur le nombre de supporters ayant réellement payé leur place dans cette enceinte. Je ravale mon scepticisme, le coup d’envoi va être donné.

1ere période

Je préfère prévenir d’emblée, vous lisez un résumé, cela entend que je ne vais pas commenter toute la rencontre hein. Parce que de toute façon je vous rappelle qu’il y avait une tranche de bœuf épaisse comme le bras au menu alors j’avais souvent les yeux rivés sur mon assiette.

Après une belle entame de l’équipe de France, ce sont les Écossais qui ont le ballon dans nos 40m, c’est dynamique mais Antoine Dupont parvient à arracher le ballon par un gogo gadgeto bras. Derrière on amorce un contre avec Fickou et Huget qui lancent l’assaut depuis le côté gauche. Dupont (encore lui) choisi le jeu au pied par-dessus, les Bleus ont faim et récupèrent encore la balle. Lauret se fait plaquer à 5m, Bastareaud relève le ballon et essaie d’écraser ses adversaires au passage. Il ne s’effondre pas loin, le demi de mêlée archiprésent éjecte et ESSAI DE PENAUD. MAIS NON ? Ok, Dupont commet un léger en-avant mais Monsieur Berry aurait pu l’accorder pour la beauté du geste. Je suis sûr qu’il a demandé la vidéo pour montrer à tout le stade qu’il était super gainé. Bon 0-0.

On joue la 12e minute, les Écossais choisissent le jeu au pied. La couverture est assurée par Thomas Ramos, comme quoi avoir un vrai numéro 15 à ce poste ça peut aider. Il récupère le ballon proprement et s’apprête à dégager du droit. MAIS QU’EST-CE QU’IL FOUT ? Il feinte le coup de pied, crochet inter, prise d’intervalles entre trois Écossais ébahis. Derrière il décale Damian Penaud sur l’aile droite qui sprinte sur 25m (à vue d’œil). Ce dernier cadre Strauss et remet intérieur pour Antoine Dupont à l’entrée des 22 mètres, il s’élance dans une chevauchée fantastique… Mais se fait bien reprendre pas loin de la ligne. ECARTE, ECARTE, ECARTE ! Ramos a forcément dû nous entendre devant notre télé, il s’exécute pour Romain Ntamack qui malgré Guirado et Bastareaud à sa gauche préfère la garder et s’écrouler dans l’en-but. De justesse au final. Il a un peu croqué la feuille, mais connaissant l’état de forme du RC Toulon en ce moment, il ne fallait peut-être pas prendre de risque. Une relance de 80 mètres, conclue en 16 secondes, avec 4 joueurs qui n’étaient même pas nés lorsque Sadourny inscrivait l’essai du bout du monde. J’ai envie de chialer tellement c’est beau, mais pas de quoi me couper l’appétit encore.

Le deuxième frisson arrive à la 15e minute. Kinghorne dégueule le ballon sur la ligne médiane, Fickou le ramasse et balance un coup de pied. Derrière Yoann Huget court comme un poulet sans tête mais c’est Maitland qui se couche sur la balle et tente une relance en offrant un ballon horrible pour Johnson qui tente un crochet inter mais se fait croquer devant les poteaux avant de concéder une pénalité. Le buteur local en a rentré des plus dures. 10-0. On parle bien de pénalités hein.

25e minute, cette fois c’est les Français qui sont à la faute dans leurs 22m. Laidlaw ne se fait pas prier pour réduire le score. 10-3.

Frayeur à la 28e minute, le capitaine français sort pour un protocole commotion alors qu’il comptait les étoiles depuis presque 5 minutes. J’espère qu’il a bien révisé avant de venir pour qu’il puisse continuer le match. Yoann Huget sort aussi sur carton jaune, il faut avouer que la discipline c’est pas fou en première période.

Quelques minutes plus tard, nos avants façonnent le pack adverse sur un bon petit maul de 2e série. Antoine Dupont choisit le pressing au pied, dessous le demi d’ouverture écossais panique totalement et les tricolores récupèrent dans les 22 mètres. Bien servi, N’Tamack choisit d’utiliser sa patte gauche avec brio, Fickou est à la retombée dans un camp écossais aux allures de no man's land. Ça y est, je chiale, on va être champions du monde. Comment ça vidéo ? Tu rigoles ? Ah bah oui en-avant de Lauret. 2 fois qu’on se fait prendre sur une faute de main, mettez de la résine à la mi-temps les mecs !

10 minutes après la double sortie, Huget et Cap’tain courage reviennent sur le pré, la France n’a pas encaissé le moindre point durant ce laps de temps. Je me pince. C’est vraiment en train d’arriver. On mène à la pause, je vous passe l’énième en-avant qui annihile un beau mouvement des trois quarts. Encore un gros qui ne sait pas quoi foutre d’un morceau de cuir dans les paluches. L’estomac bien rempli, je me délecte de cette rencontre. Bien que maladroits et indisciplinés, les hommes de Brunel proposent du rugby champagne, un rugby qui aurait mérité tout autre sort.

2e période

On reprend le jeu après la pause par un coup d’envoi des visiteurs. Les ardeurs sont encore là, on met de la vitesse, les équipes de Top 14 se demandent ce qu’il se passe dans ce match. Guirado éjecte le ballon du ruck dans les 40m adverses, Bamba charge et progresse, le ballon ressort cette fois pour N’Tamack qui joue dans le dos pour Bastarocket récupérant le cuir après rebond. La défense monte bien en ligne, et je tombe de mon canapé en le voyant tenter un coup de pied par-dessus ! ÇA MARCHE ! Il récupère après un petit saut de cabri, son coéquipier Fickou lui arrache le ballon des mains à hauteur des 22 mètres. OUTCH ! Pommette sur Laidlaw qui n’en demandait pas tant, Picamoles est servi à hauteur et plaqué à 10 mètres de la terre promise. Dupont dynamise, et d’une passe sautée envoie son ailier Yoann Huget qui efface un Écossais totalement aux fraises pour marquer le 2e essai pas refusé. Consolidant un peu plus son totem d’immunité pour France 2023. Tut tut tut les rageux. Ramos la manque mais ça fait 15-3 dès la 42e minute. Mais en bon supporter, on ne s’enflamme pas, remember le Pays de Galles.

Je vous passe rapidement la suite du match pour plusieurs raisons. Premièrement, il n’y a pas eu d’actions tant dangereuses pendant une bonne demi-heure, et deuxièmement ma digestion était en plein boom donc je crois que j’avais l’œil hagard affalé dans mon canapé.

Mais voici ce qu’il faut retenir en quelques citations :  

  • 46e minute : « Hastings ? Le fils de Gavin ? »
  • 48e minute : « Et ce Penaud là, qu’est ce qu’il est bon sous les ballons hauts ».
  • 54e minute « Encore une chandelle ? C’est donc ça le kicking game ? »
  • 56e minute : « OH PUTAIN MAITLAND ! »
  • 59e minute : « La seule couverture qu’il connait Huget, c’est dans son lit non ? »
  • 63e minute : « Bourriquez-les ! »
  • 67e minute : « Va falloir faire rentrer des mecs, ils vont y péter là. »
  • 69e minute : « Qu’est ce qu’il est bon le petit de chez Hastings. »

On en est maintenant à la 74e minute et ce qu’on peut appeler LE TOURNANT DU MATCH. Vidéo demandée dans l’en-but alors que Fickou s’est jeté au-dessus du ruck pour aplatir le ballon. C’est moche, peut-être, mais sur un malentendu ça peut faire mouche. Eh non, l’arbitre bodybuildé refuse encore. Vous remarquerez une pointe de jalousie avec mon bide bien tendu.

Tant pis, mêlée. Ça bataille fort, Serin crie sur ses gros malgré le fait que lui n’est pas en train de prendre 800 kg de viande dans le museau. On les enfonce. Aldegheri, Chat et Falgoux font péter la première ligne écossaise, je braille devant la téloche comme un dératé et Aldritt marque ! On joue bien, on a une grosse mêlée, mes rêves deviennent réalité con. On chante la Marseillaise comme si on avait gagné la guerre, le stade est euphorique ! 20 à 3 désormais YOUHOUUUUU.

Pas pour très longtemps, les Écossais reprennent la possession, et lancent l’offensive. Ils ne sont pas loin de nos 22m. Horne attaque la ligne pendant que Vahaamahina tente… quelque chose d’obscur. Je crois apercevoir une tentative de coup d’épaule inter. Le numéro 10 perce toutefois et balance un raffut sur Bastareaud. Derrière, il cadre le dernier rempart et sert Ali Price qui va aplatir sous les poteaux comme un prince. Ok, elle était facile. 20-10.

D’un côté, le XV du chardon cherche le bonus défensif, le XV de France assoiffé de victoire vont essayer d’aller chercher le bonus offensif, ce qui n’est pas arrivé depuis 2 ans, sous les ordres d’un certain Guy de Pibrac. Malgré 2 touches non trouvées consécutivement par Belleau, les Tricolores obtiennent une munition à 5m de la ligne. ALDRIIIIIIITT ! Non, le touché à terre n’est pas évident, mêlée. C’est la 86e minute. Le pack français roule sur le pack adverse, on entend couiner les vertèbres des secondes lignes qui hissent le drapeau blanc, je saute partout. Avantage. Dans l’excitation, Yoann Huget tente un pick and go mais se fait refouler comme tu te ferais refouler à l’entrée de la discothèque. Willemse puis Aldritt ramassent le cuir et c’est l’essai du bonuuuuuuuuuuuuuuuus ! Serin transforme et le match se termine sur le score de 27 à 10. De quoi redonner le sourire aux joueurs et aux supporters que nous sommes.

Une victoire méritée au terme d’un match de qualité, parsemé de petits déchets. En même temps, après le match d’il y a 15 jours, difficile de jouer comme les All Blacks en suivant. Les plus sceptiques diront que ce n’était que l’équipe B d’Ecosse, mais quand tu te fais rouler dessus pendant des semaines par tout le rugby mondial, même une victoire 3-0 contre le Zimbabwe tu la prends. Mention spéciale au pari sur la jeunesse et particulièrement à Bamba qui après de telles prestations devra aller jouer au Stade de la Rabine en Pro D2. Et Ntamack qui à l’ouverture a des stats de plaquages similaires à Thierry Dusautoir. Je reste vissé le cul sur le fauteuil en attendant Pays de Galles/Angleterre, tout en prenant soin de me mouiller la nuque.

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  • Jak3192
    75417 points
  • il y a 5 ans

Bon oui pour tout ça
mais
15h30 cote à l'os ?
La sooirée de la veille a été rude...

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