VIDÉO. Terrain Favorable suit l'aventure d'un club amateur conseillé par Wilkinson, Dusautoir et Marconnet
Le Saint Père Rugby Club a pu compter sur trois renforts !
La série documentaire est allée jusqu'en Bretagne à la rencontre du Saint-Père Rugby Club, où le capitaine Jérôme dit Gégette a notamment pu échanger avec Thierry Dusautoir.

C’est l’histoire d’un club comme il en existe tant d’autres. Mais c’est en même temps l’histoire d’un club unique, où Doudou, Gégette, Légende et les autres se côtoient chaque semaine autour du ballon ovale et de ce rugby amateur qui vibre encore. Et ne s’arrêtera jamais de vibrer. Il faut se rendre en Ille-et-Vilaine pour s’en convaincre, direction Saint-Père-Marc-en-Poulet et ses… 2000 habitants.

Là-bas, le club de rugby fête ses dix ans, compte 200 licenciés, et au moins autant d’histoires à raconter, comme cet incendie du club house en 2012, ou ces entraînements en pleine nuit où les phares de voiture font office d’éclairage. C’est ce quotidien que dépeint Terrain Favorable, série documentaire créée et produite par Société Générale. Trois ambassadeurs de ce partenaire historique du rugby français y jouent un rôle : Thierry Dusautoir, Jonny Wilkinson et Sylvain Marconnet. Excusez du peu…


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À eux trois, Jonny Wilkinson, Thierry Dusautoir et Sylvain Marconnet comptent plus de sélections que de licenciés au club de Saint-Père.


Pour l’ouvreur anglais, le Saint Père Rugby Club est d’ailleurs “bien plus qu’un club. C’est un projet de vie pour être plus forts tous ensemble. Et savoir rebondir quand il le faut.” Champion du monde en 2003, l’ancien joueur du RCT a conseillé Doudou, troisième-ligne de la formation bretonne (1ère Série) mais surtout buteur de l’équipe ! “Je ne pensais pas vivre une aussi belle histoire.”

L’histoire est aussi belle pour Jérôme, dit Gégette. Avec son frère Max, il est l’un des historiques de l’équipe. Ancien gamin “bouillonnant” avec “trop d’énergie à revendre” selon son coach, Gégette est aujourd’hui le capitaine de l’équipe. Il a pu échanger avec Thierry Dusautoir… 

Rencontrer Thierry Dusautoir, qu’est-ce que ça fait ?

La première impression, c’est que c’est un mec ultra abordable, comme on pouvait l’imaginer en interview : calme et posé. On a pu échanger des anecdotes sur son rôle de capitaine, avec les arbitres, avec l’équipe de France, sur l’évolution du rugby, la reconversion. C’est un mec vraiment super sympa. On a été voir les gamins jouer avec le Stade Toulousain, il était abordable avec tous, c’était impressionnant.


Quel est le meilleur conseil qu’il ait pu te donner en tant que capitaine ?

De ne pas en faire trop. De rester soi-même, sans surjouer, ça doit rester naturel. Essayer de rester calme et serein en toutes circonstances. Tu es à l’image de ton équipe, aussi bien dans ton comportement à l’entraînement que lors des matchs.


Avant un match, tu prépares tes discours ou tu y vas au feeling ?

C’est plutôt au feeling, en fonction de l’attitude des copains. C’est aussi en fonction de l’adversaire : parfois, tu sens que c’est un peu plus facile ou inversement, un peu plus de pression, j’essaie de m’adapter. Tu ne peux pas aborder un match en dilettante. On n’est qu’en 1ère Série, donc parfois, t’as des copains qui arrivent en étant sortis la veille, qui sont pas trop dans le match...


Et pour mettre dans le match tes coéquipiers, tu es plutôt du genre calme ou du genre à leur mettre des claques ou des coups de tête ?

Je suis plutôt du genre à brailler. Je sais que certains n’ont pas besoin que je leur mette des coups de casque, alors je les laisse dans leur coin. Par contre, certains ont besoin de quelques petites tapes derrière la tête, ça les réveille un peu (Rires). Après, c’est pas trop notre état d’esprit, et on se le dit souvent : on ne va pas se rentrer dedans avant le match. On y va à la cool, on n’est qu’en 1ère Série en Bretagne.


Comme capitaine de Saint Père, quels ont été tes pires moments et meilleurs moments ?

Mon pire, c’est la finale régionale de 1ère Série perdue l’an passé. C’était la première perdue, j’en ai joué neuf, et elle me reste en travers de la gorge. Mon meilleur souvenir, ce n’est pas pour faire faux-jeton, mais c’est la remise de maillots par Thierry, Jonny et Sylvain. C’était vraiment fort émotionnellement parlant.


Ça fait quoi de se faire suivre par des caméras ?

On a vu les quatre premiers épisodes, et le boulot qu’ils ont fait, franchement ! On m’a prévenu qu’il y aurait un épisode qui tournerait autour de moi et j’en avais pas trop envie : je suis plus timide dans la vie. Les caméras qui te suivent tout le temps, même au boulot… Mais c’est super bien tourné. Je m’étais dit : dix minutes sur ma ganache, ça va faire bizarre, je voulais pas trop me voir et m’entendre mais tu passes du rire aux larmes en deux secondes, le montage est vraiment réussi.


Si tu devais choisir entre Dusautoir, Wilkinson ou Marconnet pour qu’il rejoigne le club de Saint-Père comme joueur jusqu’à la fin de la saison, tu prendrais qui ?

Je dirais Thierry Dusautoir. Parce que je pense qu’humainement parlant, c’est celui qui nous ressemble le plus.

Un capitaine, c’est aussi quelqu’un qui sait d’où il vient, et de qui il dépend. Gégette : “j’ai envie de dire merci à mes coéquipiers, sans eux je ne serais pas là, tout simplement. Je vous dois une fière chandelle les mecs, je suis fier d’être votre capitaine, et on va faire de belles choses cette année.” Un message qui fait écho à celui du coach Adrien Laval, ancien éducateur au Stade Français :

Individuellement, on n'arrivera à rien. Il faudrait arrêter de grossir et se mettre à grandir.

Le rugby amateur mêle à la fois passion et tranches de vie. Bien loin des projecteurs du Top 14 et du maillot de l’équipe de France, le capitaine Gégette est conducteur de trains de travaux. Sa préoccupation ? Les copains, forcément. Mais aussi la famille et son avenir :

Depuis la naissance de ma fille, j’essaie de trouver un poste avec moins de contraintes de déplacement, de travail de nuit, histoire d’être à la maison et plus compatible avec une vie de famille normale. Mon projet, par la suite, c’est vraiment d’ouvrir une petite affaire familiale, un petit restaurant, un snack.

Dusautoir : « la rencontre a aussi été enrichissante pour moi »

L'ancien capitaine des Bleus, meilleur joueur du monde en 2011, a beaucoup appris de son séjour breton et de sa rencontre avec son homologue du SPRC.

Qu’est-ce que tu retiens de cette aventure au sein du Saint-Père Rugby Club ?

L’accueil. C’est un club qui est atypique, dans une région qui n’est pas très rugby. Ils ont vraiment compris l’état d’esprit, c’est une deuxième famille, et c’était vraiment touchant pour moi de les accompagner sur ces quelques semaines. Ce qui m’a fait beaucoup sourire, c’est un peu dans leur état d’esprit d’une équipe de Gaulois, au fin fond de l’Armorique, qui se suffit à elle-même. Ce qu’Adrien a réussi à faire, c’est quelque chose d’exceptionnel. Faire en sorte qu’il y ait 200 licenciés dans une ville de 2000 habitants qui n’est pas du tout rugby, c’est un truc de fou.


Tu as pu rencontrer Jérôme, alias Gégette. C’est quel genre d’homme, de capitaine ?

C’est un meneur, il a du caractère, il sait où il veut aller. Il est très respecté par l’ensemble de ses coéquipiers. Il a son tempérament à gérer, parce que c’est quelqu’un qui peut se laisser emporter par sa fougue, mais c’est quelque chose sur laquelle il travaille. Tout ça parce qu’il n’a pas envie d’être un poids pour l’équipe. Dans la réflexion, c’est quelqu’un de très construit.

Il y a une différence entre être capitaine d’une équipe de 1ère Série et le capitaine du XV de France ?

Cette rencontre a aussi été enrichissante pour moi. En discutant, tu te rends compte que lorsque tu as une certaine fonction, quelles que soient les équipes, tu te confrontes aux mêmes problèmes, c’est ce que j’ai essayé de lui expliquer aussi. Le niveau change, la pression et la vitesse du jeu sont différentes, mais la problématique à résoudre est la même. Le rapport avec les coéquipiers, avec les arbitres, les doutes qu’on peut avoir, les remises en question. C’est surtout ça qu’on a partagé.

Il a tout de suite compris ce que je voulais lui dire parce qu’à son niveau, il vit les mêmes choses même si ça n’a pas les mêmes conséquences qu’en milieu professionnel. J’ai essayé de lui donner quelques clefs, lui expliquer comment j’avais abordé certaines situations… J’espère que ça l’aidera à l’avenir, dans la gestion de son équipe.


Passer quelques temps auprès d’une équipe de rugby amateur, ça ne t’a pas donné envie de replonger pour aider une équipe de niveau territorial, sur le terrain ou comme coach ?

Pour l’instant, que ce soit au niveau amateur ou professionnel, ce n’est pas dans mes projets même si aujourd’hui c’est une chose, et demain je ne sais pas. J’ai fait le choix de me concentrer sur mon activité professionnelle, et de donner plus d’espace à ma famille. C’est compliqué de s’occuper d’une équipe en plus, et c’est pour ça que je tire mon chapeau à tous les bénévoles qui s’investissent tous les week-ends pour faire vivre ces structures là.


Le SPRC, c’est quel genre de club ?

Un club vraiment atypique. Dans le rugby amateur d’aujourd’hui, il y a toujours des défraiements, des choses comme ça. Eux, c’est l’ensemble du club qui travaille pour récupérer des sous et financer la saison. C’est impressionnant. Le terrain de rugby est un peu en contre-bas, à l’extérieur du village. Tu vois les gens descendre à pied, venir supporter leur équipe, c’est vraiment sympa.

Ce que je n’avais pas réalisé, c’est que la Bretagne, c’est immense ! Ils font six heures aller-retour pour aller jouer des matchs, tout en restant dans la région. C’est fou. Ils sont très touchants. C’est une grande famille, ce n’est pas juste le côté marketing qu’on peut entendre pour certains cas : ils sont vraiment là les uns pour les autres. Le frère de Jérôme est restaurateur en Suisse : les week-ends, il prend l’avion et repart le lundi matin. Je ne pense pas que ça existe beaucoup, un mec qui traverse le pays pour jouer deux fois par mois avec son frère et ses potes.


Si tu ne devais retenir qu’un seul match ou tu as été capitaine, victoire ou défaite, ce serait lequel et pourquoi ?

Je vais te dire la finale de la Coupe du monde en 2011, car ça a été un moment intense, au-delà du match en lui-même. On a réussi à créer des liens entre nous qui nous ont permis d’aller très loin dans la concentration, dans la solidarité et qui nous ont permis de faire un grand match ce jour-là. On avait vécu des moments de doute. Intrinsèquement, on était moins bons que les All Blacks, ça c’est sûr, mais on a réussi à leur tenir tête et à être pas loin de la victoire en développant un gros sens de la solidarité. Ce match m’a marqué car c’est tout un processus, pas juste le fait d’être entré sur le terrain.

Terrain Favorable a suivi la préparation du match contre le rival de Chateaulin. Où Jonny Wilkinson a apporté le tee, et remis les maillots : “c’est un privilège pour nous d’être dans ce vestiaire. Ce que vous êtes, c’est assez. Le reste, c’est le plaisir. C’est ce que vous adorez, c’est le sport que vous adorez.” Comme Sylvain Marconnet, Thierry Dusautoir était présent dans les vestiaires. Avec un discours simple mais juste, comme toujours avec The Dark Destroyer :

Vous représentez les uns pour les autres beaucoup plus que de simples coéquipiers. Vous êtes une famille. On voudrait voir ça, ce lien qui vous unit, qu'on ne connaît pas trop.

Le SPRC s’est-il imposé ? Ce qu’il restera de cette aventure, ce sont surtout tous ces souvenirs, ces moments partagés. Et cette série documentaire à découvrir en vidéo.

Crédit vidéo : Société Générale


En partenariat avec Par Amour du Rugby.

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  • Kadova
    31045 points
  • il y a 6 ans

C'est pour ca qu'on aime le rugby. Maginifique.

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