Touche moi le Brennus (un engouement sans pareil) !

On a placé un enfant d’une dizaine d’année en haut du clocher de l’église du village. Il surveille de tous les côtés. Tout à coup, il fait des grands signes avec son chapeau et il hurle : « le voilà, il arrive !! ». Le curé s’entrave dans sa soutane en voulant se précipiter pour faire sonner les cloches. Les femmes sortent de chez elles, les hommes s’arrêtent de travailler, les enfants mettent les drapeaux jaune et bleu aux fenêtres. La diligence stoppe sa course au milieu du village. En descend un jeune homme tout de noir vêtu qui salue le public et détache le coffre-fort du toit. En sort alors l’objet tant convoité : le bouclier de Brennus.

La population est en extase, tous se pressent pour être le premier. « Poussez pas », hurle le maire. « Tout le monde aura le droit à sa photo ». Une file indienne se crée automatiquement. Une file indienne longue de plusieurs dizaines de mètres. Les adolescents sont au bord de l’orgasme. Des adolescentes s’évanouissent à la vue du bouclier. Les mères de famille regrettent leur jeunesse. Les pères tentent de rester dignes, mais la tentation de pleurer est grande. Les grands-mères n’en reviennent pas de voir le bouclier dans leur village si loin de tout. Les grands-pères apaisés se disent qu’après ça, ils peuvent mourir en paix. Et le grand défilé commence. Les villageois sortent leur téléphone portable et le shooting débute. Du beau boulot. Une photo pas cadrée, une photo floue, un selfie, merde, j’m’ai trompé de sens, je peux la refaire ? Derrière, ça s’énerve, ça rouspète. Peur d’avoir attendu pour rien. Le mari prend sa femme en photo, la femme prend son mari en photo, puis ils demandent d’être pris en couple.

Les ados veulent une photo groupée pleine de « wesh men, yo bro », la mamie demande qu’on la prenne en photo, puis demande la permission de prendre son chien en photo avec le bouclard. Imaginez la fierté du clébard d’être pris avec Brennus. C’est le sommet de sa carrière canine. Jamais il n’aurait pensé monter aussi haut dans son parcours. Certains font semblant de trouver la situation banale, ils font un peu les blasés mais ont quand même attendu de longues minutes pour la photo. D’autres ne cachent pas leur joie. D'’autres encore relâchent la pression en versant leur petite larme. Un grand-père bourru, souhaite s’entretenir avec le bouclier avant d’être immortalisé devant. Un peu en colère, il regarde Brennus droit dans les yeux et lui demande : « t’étais ou pendant ces 7 dernières années ? T’as pas honte d’être parti comme un voleur ? T’étais pas bien en Auvergne ? Ha charogne !, tu y es revenu au pays ! » Et il repart content de lui.

Derrière, ça ne se calme pas. Toujours à pousser, à rouspéter, à s’engueuler. Une vraie émeute. Puis la foule se disperse, la file s’allège et le calme revient. L’agent de sécurité désigné à la garde du bouclier, remet l’objet tant convoité dans le coffre-fort, et s’en va dans un autre village ou recommencera le défilé. Et là, je vous parle de la sortie soft, parce que quand y a Roro avec, c’est pire.

TOP 14 - Présentation des clubs pour la saison 2017-2018 : ASM Clermont