Ecrit par vous !
Rugby Amateur - Aux urgences : César, Oscar, Neymar.... On en a tous un comme ça chez nous
Monsieur Rusigby est de retour.
Ils sont maffrés, douillets, comédiens, sensibles ou hors de forme : mais on sait toujours comment ça se finit.

Dimanche, jour de match, ici et un peu partout ailleurs. C’est donc l’occasion - une fois de plus - de mettre en avant un de ces héros anonymes qui fait que le rugby restera toujours le rugby. Un genre de joueur qui, quelle que soit l’équipe dans laquelle tu joues, en compte au moins un. Il y peut rien, il le sait et il prend la chose avec une fatalité déconcertante pour des gars solides et indestructibles comme nous. Je veux bien sûr parler du gars qui se blesse tout le temps. Celui qui, titulaire ou remplaçant, finira quoi qu’il arrive aux urgences du plus proche hôpital.

Au début, on a un peu pitié et on se dit qu’il est abonné à la malchance. Ensuite, on en rigole parce qu’on a compris que la malchance n’a rien à voir avec ses blessures. Et des fois, on le déteste, on aurait envie de le finir à coups de pelle pour abréger ses souffrances et surtout raccourcir le temps d’attente sur le parking de l’hôpital. Ça, c’est quand on joue à l’extérieur, loin de nos bases. Après le passage obligatoire au club house, les joueurs pensent au retour, au casse-croute préparé par les dirigeants qu’ils mangeront à mi-chemin, aux quelques bières qu’ils pourront déguster tranquillement en regardant passer les kilomètres. Ah oui, mais non. Faut d’abord attendre Machin qu’est aux urgences.

Il doit passer une radio. C’est peut-être grave. Y a un dirigeant qu’est avec lui. Il dit qu’il y a plein d’autres gens, sportifs ou non, qui attendent aussi. Y en a au moins pour deux heures. Si c’est pas trois. Pas la peine de se presser. On reste au club house, on en boit une autre, et puis vu l’heure, on mangera sur le parking de l’hosto en attendant qu’ils nous rendent notre éclopé. Pendant ce temps, le joueur blessé, il a mal et il attend dans le couloir des urgences. Il est encore en tenue pour bien montrer qu’il s’est fait mal au rugby. Pour bien montrer aux mamans qui attendent avec leurs enfants malades ou écorchés, que oui, le rugby c’est un sport dangereux. Des fois que le gamin ait eu envie de découvrir ce sport, on sait jamais. Quand arrive enfin son tour, le premier toubib qu’il croise, le premier radiologue qui passe, lui demande obligatoirement : « On se connait non ? »

Le joueur répond que oui, certainement, l’année dernière, on avait à peu près la même poule, donc on est venus jouer ici…. Quand il joue à la maison, c’est à peu près pareil, sauf qu’aux urgences aussi il joue à domicile. Il appelle tous les médecins par leur prénom, il a eu une aventure sérieuse ou non avec la moitié du personnel féminin, son numéro de sécu est connu du bureau d’accueil. Même plus besoin de lui demander, il s’affiche direct quand on tape les cinq premiers chiffres. Des fois même, on lui garde carrément une chambre au chaud, mais là, je crois que c’est juste les équipes médicales de garde qui font ça pour se marrer un peu. Finalement, on l’aime bien notre grand blessé, ça fait à peu près deux ans qu’il n’a plus mis les pieds aux troisième mi-temps parce qu’il revient trop tard des urgences. Mais rassurez-vous, il a jamais rien de grave. Dimanche prochain, il joue. Et ce soir, quoi qu’il arrive, des comme ça, y en aura plein les couloirs des urgences. Ça me donne l’occasion de rendre hommage au personnel soignant qui va devoir s’occuper de tous ces comédiens et qui surtout va devoir supporter le regard menaçant du dirigeant qui fera la gueule à cause du maillot à 80 euros qu’une jolie infirmière découpera sans aucun remord. Bon match à tous.

Merci à RUSIgby pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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  • lole31
    18678 points
  • il y a 6 ans

bon article sur le vrai rugby

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